Maladies émergentes : l’Europe « réveille » sa recherche
06 novembre 2013
En réaction à la menace représentée par les maladies émergentes, l’Union européenne apporte depuis 2011 son soutien financier à deux programmes de recherche : PREDEMICS et ANTIGONE. Un séminaire se tient ce mercredi à l’Institut Pasteur de Paris pour faire le point sur les différents travaux scientifiques engagés. Objectif, renforcer les moyens de lutte et de prévention existants.
Selon l’Institut Pasteur, « une maladie émergente est une nouvelle maladie qui apparaît et se propage au sein de la population humaine. D’autres maladies, anciennes, ou quasiment disparues, peuvent aussi ré-émerger, ou coloniser d’autres zones géographiques, suite à des modifications de l’environnement ». MERS-CoV, grippe aviaire, chikungunya, West Nile Virus… Autant d’affections qui aujourd’hui menacent l’Union européenne. En cause, la circulation croissante des hommes, des biens et le réchauffement climatique.
Des virus traqués
Les programmes PREDEMICS et ANTIGONE apparaissent comme une nécessité pour préserver la santé publique. « Les premiers résultats obtenus misent sur le renforcement des dispositifs de surveillance épidémiologiques. Notamment grâce au développement d’outils de modélisation et de prédiction des émergences », indique l’Institut. Par ailleurs, les travaux menés sur les interactions hôte-pathogène constituent des pistes intéressantes pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques.
De nombreux travaux ont déjà fait l’objet de publications. Une équipe de l’Institut national de santé et de l’Environnement aux Pays-Bas a par exemple identifié le dromadaire comme possible vecteur de transmission du MERS-CoV. Des scientifiques de l’Université de Bologne, en Italie ont dressé l’état des lieux de la présence du West Nile Virus sur le territoire européen. Des équipes françaises de l’Institut Pasteur ont travaillé sur le décryptage des interactions hôte-pathogène pour le virus de la grippe A ou encore la rage. Les deux programmes de recherche ont bénéficié du financement de l’Union européenne, à hauteur de 24 millions d’euros. Un budget qui devrait permettre de poursuivre les recherches scientifiques jusqu’en 2015.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot