Maquillage pour enfants : allergènes et perturbateurs endocriniens ?
07 février 2018
PAKULA PIOTR/shutterstock.com
Selon 60 millions de consommateurs, certaines palettes à maquillage pour enfants comporteraient des substances allergènes ou des perturbateurs endocriniens. Un risque pour des peaux fines en pleine croissance. L’association appelle donc les parents à rester vigilants en achetant ces produits.
Faire comme les grands ! Une étape du développement de l’enfant incontournable. Parmi les rituels, l’admiration des habits, de la coiffure… et la tendance des petites filles à vouloir se maquiller. Ainsi de nombreuses panoplies déploient moults fards à paupières, tubes de rouge à lèvres et vernis à ongles entre les jouets et les peluches. Mais selon 60 millions de consommateurs, ces produits ne seraient pas sans risque.
Dans son numéro de février 2018, l’association relève en effet la présence :
– « D’un filtre UV (l’octocrylène) dans du gloss Reine des neiges Disney (marque Markwins), une substance allergisante de plus en plus décriée comme perturbateur endocrinien potentiel ». Ce produit « fait également la part belle au phénoxyéthanol, un conservateur soupçonné de toxicité sur la reproduction à fortes doses chez l’animal »;
– « De phénoxyéthanol dans la palette Fashion’z ». A ce jour, « les autorités européennes jugent qu’il n’y a aucun risque aux doses utilisées chez l’homme », rappelle 60 millions de consommateurs, avant de demander ce qu’il en advient « si l’enfant ronge ses ongles ? » ;
– « De propylparabène dans l’ombres à paupières et les fards à joues de la boîte de maquillage Claire’s », un conservateur intégré dans la liste des « perturbateurs endocriniens potentiels à proscrire chez l’enfant ». Et « nous avons même repéré, dans deux enseignes distinctes, une même référence de marque Claire’s qui n’affichait absolument aucune liste d’ingrédients ». Une preuve potentielle « que les enseignes subissent peu de pressions pour fournir cette information, pourtant obligatoire*, quand ils vendent du maquillage destiné aux fillettes ».
Or la peau de l’enfant est si fine que ses produits peuvent la traverser (paupières, ongles, lèvres…). Des ingestions peuvent aussi survenir. Et « certains de ces allergènes ou perturbateurs endocriniens sont même accrus chez l’enfant dont l’organisme en plein développement est particulièrement sensible aux toxiques », relève 60 millions de consommateurs.
Vigilance toute !
Aujourd’hui, si les adultes sont de plus en plus regardants sur la composition de ce qu’ils achètent (nourriture, cosmétiques…), il n’en va pas toujours de même lors d’achats au rayon maquillage de l’enfant. « Cela s’explique probablement par le fait que les parents voient ces produits comme des jouets et non pas comme du maquillage. » Et la confusion se comprend. En effet, le maquillage pour enfants a obtenu le double statut de jouet et de cosmétique. Mais pour limiter au maximum l’exposition aux toxiques, les parents doivent « éplucher les listes d’ingrédients pour repérer les plus problématiques ».
Enfin, ce sujet pose la question de la place du maquillage dans l’enfance. « Les parents comme les psychologues, les sociologues et autres spécialistes de l’enfance vont devoir se positionner dans ce débat », interpellent les experts de 60 millions de consommateurs. Affaire à suivre.
*L’âge minimal d’utilisation et le marquage CE doivent aussi être indiqués sur l’étiquette
-
Source : 60 millions de consommateurs, n°534, février 2018
-
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet