Mélanome métastatique : l’immunothérapie s’impose !

17 septembre 2015

L’immunothérapie est une voie de traitement de plus en plus utilisée contre le cancer. Une nouvelle molécule viendra bientôt étoffer l’arsenal thérapeutique contre le mélanome métastatique avancé en France. Le pembrolizumab a un mode d’action proche du nivolumab. Tous deux devraient être rapidement mis à disposition des praticiens en routine.

Le pembrolizumab (Keytruda®) est un anti-PD1. Tout comme le nivolumab (Opdivo®). A ce titre, ces molécules permettent aux anticorps endormis dans l’environnement des cellules cancéreuses de se réveiller… et de les attaquer. En d’autres termes, ces traitements, qualifiés d’immunothérapeutiques, autorisent le système immunitaire à défendre lui-même l’organisme.

Globalement, l’étude de phase III menée auprès de 834 malades atteints d’un mélanome avancé a montré de très bons résultats. Répartis en 3 groupes, 279 d’entre eux ont été placés sous pembrolizumab toutes les 2 semaines et 277 toutes les 3 semaines. Les autres étaient traités par ipilimumab, le traitement de référence. « Dès que nous avons regardé les taux de survie sans progression de la maladie, nous avons vu qu’ils étaient bien meilleure dans le bras pembrolizumab », explique le Dr Caroline Robert, chef du service dermatologie de l’Institut Gustave Roussy et auteur de l’étude. Elle était en fait de 40% et 42% à 9 mois pour les groupes sous pembrolizumab, contre 16% sous ipilimumab. Par ailleurs, « la réponse clinique s’est révélée de 33% avec pembrolizumab contre 11% seulement avec ipilimumab ». C’est-à-dire que plus d’un tiers des patients réagit positivement au traitement et en tire un bénéfice.

Des résultats spectaculaires

Concernant la survie médiane, « elle n’était pas encore atteinte dans le bras pembrolizumab lorsque nous avons interrompu l’étude, alors qu’elle était de 11 mois dans l’autre groupe », poursuit-elle. L’immunothérapie augmente donc considérablement les chances de survie des patients. C’est pourquoi Caroline Robert parle d’une « énorme avancée pour les patients ». A tel point que des résultats spectaculaires de disparition totale de la tumeur ont été observés. « Nous avons ainsi presque 10% de réponse complète, avec pembrolizumab comme avec nivolumab. »

Les deux molécules ont déjà reçu leur AMM dans cette indication et devraient être mises à disposition en routine prochainement. Reste un élément inconnu : la durée de traitement. « On ne sait pas trop quand il faut les arrêter. C’est un peu le problème », explique le Dr Robert. « Nous allons évaluer cela avec des essais cliniques. Aujourd’hui, ce n’est pas comme un antibiotique ou une chimiothérapie avec des protocoles précis. Tant que ça marche et que les patients le tolèrent bien, on continue… »

  • Source : Merck, 16 septembre 2015 - interview du Dr Caroline Robert, 15 septembre 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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