Méningiome : progestatifs contre-indiqués en cas d’antécédent
06 mars 2023
Afin de réduire le surrisque de méningiome associé à la prise de plusieurs catégories de progestatifs, l’Agence du médicament émet une série de recommandations pratiques.
Après l’Androcur, le Lutéran et le Lutéran et ses génériques, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a « observé des cas de méningiome survenus lors de traitements par d’autres progestatifs ». Médrogestone (Colprone), progestérone à 100 mg et 200 mg (Utrogestan et génériques), dydrogestérone (Duphaston) et dienogest (génériques de Visanne) sont indiqués dans diverses pathologies gynécologiques (endométriose, fibromes, règles particulièrement longues et/ou abondantes, troubles du cycle), dans le traitement hormonal substitutif (y compris ménopause) ; mais aussi en obstétrique (stérilité par insuffisance lutéale, avortements à répétition).
Le comité scientifique temporaire (CST) réuni pour évaluer le lien entre ces molécules et ces tumeurs cérébrales primaires, « estime qu’un effet « classe » des progestatifs sur le risque de méningiomes ne peut être exclu », note l’ANMS. C’est pourquoi elle a « établi des premières recommandations afin de limiter ce risque dans l’attente d’études épidémiologiques, menées par Epi-Phare, permettant de confirmer ou d’infirmer ce risque. »
Des recommandations par précaution
Tout d’abord, la prescription d’un traitement progestatif est contre-indiquée en cas d’antécédent de méningiome ou de méningiome existant. Et ce, sauf exception à évaluer en réunion de concertation pluridisciplinaire.
Le fait de changer de progestatif n’exclut pas le risque de méningiome pour autant, « sans que l’on puisse pour le moment le déterminer », précise l’ANSM. « Il est nécessaire, avant toute nouvelle prescription ou switch entre progestatifs, de vérifier l’ensemble des progestatifs déjà utilisés et leur durée d’utilisation ».
Lorsqu’il est néanmoins indiqué, « le traitement (par ces progestatif, ndlr) doit être prescrit à la dose minimale efficace avec une durée d’utilisation la plus courte possible ».
« L’intérêt à poursuivre le traitement doit être réévalué tous les ans, notamment aux alentours de la ménopause, le risque de méningiome augmentant fortement avec l’âge », ajoute l’agence.
Enfin, « une IRM cérébrale devra être réalisée en cas de signes cliniques neurologiques évocateurs d’un méningiome (maux de tête, troubles de la vision, du langage, de la mémoire et de l’audition, nausées, vertiges, convulsions, perte de l’odorat, faiblesse ou paralysie) ».