Mycophénolate et grossesse : prendre conscience du risque tératogène
17 juillet 2018
Guschenkova/shutterstock.com
Au cours de la grossesse, le mycophénolate présente un risque tératogène. Prescrite en prévention du rejet de greffe, cette molécule fait l’objet d’une mise à jour de deux guides d’information par l’ANSM : l’un adressé aux femmes en âge de procréer et l’autre aux professionnels de santé.
Indiqué en prévention du rejet de greffe, le mycophénolate* provoque un effet tératogène majeur. Les médicaments à base de mycophénolate restent donc « contre-indiqués chez les femmes en âge de procréer n’utilisant pas de méthode contraceptive efficace ainsi que chez les femmes enceintes ».
L’information avant tout
« L’information réitérée des patientes reste essentielle face aux risques encourus afin de pouvoir anticiper le projet de grossesse et modifier le traitement avant [de tomber enceinte] », déclare l’ANSM ce 16 juillet. Ainsi, l’Agence publie des guides d’information « pour les patients, un guide pour les professionnels de santé et le formulaire d’accord de soins que la patiente susceptible de procréer doit remettre avant toute délivrance du médicament ». Ces documents « ont été actualisés pour prendre en compte l’évolution des recommandations concernant la contraception et la nouvelle durée de validité de l’accord de soins (un an au lieu de six mois) ».
En effet, « les mesures de prévention de la grossesse chez les femmes traitées par mycophénolate avaient été renforcées en 2015 et 2016 au niveau européen et national ». Mais des mises à jour se sont avérées nécessaires « afin d’améliorer leur observance et donc leur efficacité ».
Au cas par cas ?
« Pour les patientes susceptibles d’être enceintes, au moins une méthode contraceptive efficace doit être utilisée avant le début du traitement, pendant le traitement et durant 6 semaines après l’arrêt du traitement à base de mycophénolate. L’utilisation de deux méthodes contraceptives reste recommandée, mais n’est plus obligatoire » ;
« Les patients de sexe masculin traités par un médicament à base de mycophénolate doivent être informés de ce risque potentiel qui conduit à l’utilisation préférable d’une méthode contraceptive efficace pendant le traitement et durant au moins 90 jours après l’arrêt du traitement, chez le patient ou sa/ses partenaires féminines (et non plus chez les deux). »
*mycophénolate mofétil (CellCept et génériques)
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Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, le 16 juillet 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet