Naomi Musenga : un surdosage de paracétamol à l’origine du décès
12 juillet 2018
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Le décès de Naomi Musenga serait lié à une intoxication au paracétamol. Une molécule prise en automédication pendant plusieurs jours précédant l’appel de la jeune femme aux SAMU de Strasbourg, le 22 décembre 2017. Une information judiciaire est ouverte par le procureur de la République de Strasbourg.
Jusqu’ici, l’origine de la mort Naomi Musenga, survenu le 29 décembre 2017, n’était pas connue. Mais une hypothèse se confirme : la jeune femme, alors âgée de 22 ans, serait décédée des suites d’une « intoxication au paracétamol », confirme le procureur de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, ce mercredi 11 juillet. Un médicament pris pendant plusieurs jours en automédication avant que la jeune femme n’appelle le SAMU de Strasbourg. « La destruction évolutive des cellules de son foie* a [provoqué la] défaillance de l’ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès », note Yolande Renzi.
Le procureur de la République a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une information judiciaire « pour non-assistance à personne en péril contre l’opératrice du centre des appels d’urgence » dans le cadre de l’enquête sur le décès de Naomi Musenga. Par ailleurs, , le « chef d’homicide involontaire contre X » a également été retenu. Pour rappel, en appelant le SAMU, la jeune femme avait reçu plus de mépris qu’une véritable prise en charge avant un renvoi vers SOS Médecins. Ce manquement suscite depuis un débat sur le caractère systématique de la régulation médicale du SAMU. Ainsi, le procureur de la République de Strasbourg « procédera dans les prochains jours à l’ouverture d’une information judiciaire du chef de non-assistance à personne en péril».
Le paracétamol, un médicament dangereux ?
Cette enquête pose la question de l’innocuité du paracétamol. « Comme pour tous les autres médicaments, il est important de respecter les doses maximales », rappelle le site centreantipoisons.be. Si vous suspectez un surdosage, n’attendez pas « l’apparition de symptômes**. (…) Prenez immédiatement contact avec votre médecin, votre pharmacien ou le Centre Antipoisons ». En cas de surdosage au paracétamol, le traitement « consiste en l’administration précoce d’acétylcystéine (en milieu hospitalier) ».
Pour rappel, la dose maximale pour un adulte est de 4g par jour. La posologie est de 10 à 15 mg par kilo de poids pour un enfant, avec un maximum de 4 prises quotidiennes. Quel que soit l’âge, un minimum de 4 heures doit séparer deux prises.
Enfin, si le paracétamol est la molécule la plus banalisée de votre pharmacie, n’hésitez pas à vous informer auprès de médecin ou de votre pharmacien. Notamment concernant le risque d’interactions avec certaines molécules.
*symptomatique d’un surdosage en paracétamol
**des nausées, des vomissements, une perte d’appétit et des douleurs abdominales
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Source : Communiqué du Procureur de la République de Strasbourg, le 11 juillet 2018 - www.centreantipoisons.be, site consulté le 12 juillet 2018.
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon