Prématurité: pas de crèche avant un an, comment faire ?
14 octobre 2019
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Ne pas mettre son enfant en collectivité avant l’âge d’un an. C’est une recommandation donnée fréquemment par les médecins aux parents de prématurés. Un conseil pour préserver la santé du petit, mais pas toujours facile à mettre en œuvre.
En cas de fragilité pulmonaire, les médecins conseillent souvent aux parents de prématurés de ne pas placer leur enfant en garde collective avant l’âge d’un an. Objectif, les préserver des nombreux microbes circulant dans les crèches et entre petits chez les assistantes maternelles. Pourtant, ce conseil pose une difficulté majeure en termes économiques et d’organisation à la plupart des parents.
« C’est le principal motif d’appel à la permanence », assure Claire Derache, responsable des relations avec les familles de l’association Sos Préma. Laquelle dit conseiller 5 ou 6 parents par jour à ce sujet. « En théorie, c’est ce qui est recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé pour les bébés nés avant 32 semaines d’aménorrhée, mais le terme n’est pas le seul critère. » En effet, certains enfants nés plus tardivement et ayant souffert d’insuffisance respiratoire peuvent aussi avoir besoin de cette protection.
Les aides financières ou l’entourage ?
Problème donc pour les parents concernés, comment faire garder leur enfant ? La solution consistant à arrêter de travailler pour un des deux parents est souvent inenvisageable pour des raisons de budget. Autre solution, payer une garde à domicile exclusivement pour leur enfant. « C’est extrêmement cher », souligne Claire Derache.
Alors que faire ? Il existe une aide à laquelle les parents peuvent prétendre : l’Allocation journalière de présence parentale (AJPP). Il s’agit d’une aide financière versée pour s’occuper d’un enfant « gravement malade, accidenté ou handicapé ». « Elle peut permettre à un parent de rester 310 jours auprès de son enfant », explique Claire Derache. Le hic ? « La prématurité n’est pas un critère d’obtention », se désole-t-elle. En principe.
En principe seulement, car Claire Derache recommande quand même aux parents concernés d’en faire la demande. En se basant sur le critère d’obtention de l’allocation : « le caractère indispensable d’une présence soutenue et de soins contraignants doivent être attestés par un certificat médical ». Et c’est le cas pour nombre de prématurés.
Les parents parisiens défavorisés
« L’AJPP est généralement obtenue par les parents qui sont concernés », indique Claire Derache. Mais cette aide n’est pas toujours suffisante. En effet, « le montant de l’allocation est unique partout en France quels que soient les revenus des parents », explique-t-elle. Il s’élève à 990 euros par mois, soit 75% smic. « Un montant correct pour les parents installés en province et ayant initialement un salaire moyen, mais totalement insuffisant pour les Parisiens par exemple. »
Résultat, « les mamans parisiennes n’en font même pas la demande », indique Claire Derache. Pour autant, « ce n’est pas pour cela que ces familles ont les moyens d’employer quelqu’un à domicile ». Résultat, « ces enfants vont en collectivité malgré la recommandation médicale et… ils vont moins bien ! », se désole-t-elle.
N’hésitez pas à contacter la permanence téléphonique de l’association Sos Préma au 0 800 96 60 60.
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Source : interview de Claire Derache, responsable des relations avec les familles à l’association Sos Préma, septembre 2019
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet