Plusieurs cannabinoïdes classés sur la liste des stupéfiants et interdits à la vente
24 mai 2024
De nombreux cannabinoïdes seront interdits en France à partir du 3 juin. L’Agence national de sécurité du médicament (ANSM) pointe des risques d’intoxications mais aussi de dépendance.
L’Agence nationale du médicament annonce vendredi 24 mai inscrire sur la liste des stupéfiants plusieurs cannabinoïdes. Les substances concernées appartiennent à la famille des cannabinoïdes hémisynthétiques, soit des substances naturelles modifiées chimiquement et des cannabinoïdes de synthèse, purement chimique. La liste compte aussi des cannabinoïdes de synthèse (purement chimique. La décision prendra effet le 3 juin. Dès cette date, production, vente et consommation de ces produits sont strictement interdits.
Quels sont les risques pour la santé ?
En cause : des signalements d’effets graves reçus par des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A). Parmi les symptômes décrits, on retrouve :
- des vomissements ;
- une perte de connaissance ;
- un coma ;
- des convulsions ;
- une paranoïa ;
- de l’anxiété ;
- une hypertension artérielle ;
- une tachycardie ;
- des douleurs thoraciques pouvant évoluer en infarctus ;
- une insuffisance rénale.
« Ces substances miment les effets du THC, principal composant psychoactif du cannabis, avec des effets graves et plus intenses que ceux ressentis avec la consommation de cannabis. De plus, ces produits risquent d’entraîner une dépendance », justifie l’ANSM dans un communiqué.
Des effets supérieurs au cannabis
L’agence reproche à ces substances d’afficher sur l’emballage une composition mensongère : « leur concentration en cannabinoïdes est globalement élevée et souvent inconnue du consommateur ». Selon l’ANSM, leurs effets ressentis sont parfois plus intenses que ceux ressentis lors de la consommation de cannabis, nécessitant une prise en charge urgente.
On retrouve ces cannabinoïdes sur internet ou les boutiques de CBD, sous forme d’huile, de résine, d’herbe, de spray de bonbons, de gummies ou d’e-liquides, à ingérer, fumer, ou vapoter.
Que faire en cas d’intoxication ?
Contactez les secours dès les premiers symptômes. Si vous êtes dépendant, contactez un médecin ou une structure spécialisée en addictologie pour être accompagné. Les adresses et informations utiles se trouvent sur le site : www.drogues-info-service.fr.
Dans le détail, la liste contient le H4-CBD et H2-CBD et certains dérivés de cannabinoïdes formés à partir du noyau appelé benzo[c]chromène (à l’exclusion du cannabinol) parmi lesquels on trouve le HHC, HHCO, le HHCP, HHCPO, le THCP, le THCA. Et, parmi les cannabinoïdes de synthèse, le 5F-Cumyl-Pegaclone (ou 5F-SGT-151), le Cumyl-CH-Megaclone (ou SGT-270), 7APAICA, le 5F-7APAICA, le Cumyl-P7AICA, le 5F-Cumyl-P7AICA, le BZO-Hexoxizid (ou MDA-19) et le BZO-Poxizid (ou 5C-MDA-19).
Ce n’est pas la première fois que de nouveaux cannabinoïdes sont interdits par l’ANSM qui assure maintenir “une surveillance attentive de l’émergence de nouveaux cannabinoïdes sur le marché et de leurs effets sur la santé”.
A noter : le CBD, cannabidiol, ne contient pas de THC et n’est pas considéré comme un stupéfiant ou un psychotrope. En vente libre, présente aussi des effets psychoactifs, que les consommateurs décrivent comme « apaisants ». Ameli.fr recommande de privilégier l’achat de CBD en pharmacie et l’accompagnement par un médecin.