Pourquoi le café empêche-t-il certaines personnes de dormir et pas d’autres ?

30 décembre 2024

Extraite du café, du thé, de la cola ou encore du maté, la caféine est présente dans de nombreuses boissons largement consommées. Ses effets stimulants ne sont pas anodins, avec une forme de sensibilité individuelle. En fonction de quoi ?

Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (ANSES), la caféine agit sur notre organisme « en contrant l’effet sédatif dû à l’activation de certains récepteurs présents dans le cerveau ». Elle va donc augmenter notre vigilance au cours des heures qui suivent sa consommation, avec un potentiel impact sur notre sommeil, entre retard d’endormissement et diminution du temps et/ou de sa qualité. A tel point que certaines personnes voient leur nuit sérieusement altérée à la moindre goutte de café avalée après 17h-18h…

Métabolisation de la caféine ralentie

Car les effets apparaissent très variables d’une personne à une autre. Et pour cause, selon les cas, la métabolisation de la caféine peut être ralentie. De façon schématique, cela signifie qu’elle restera donc plus longtemps au sein de notre organisme avec en conséquence, des effets qui seront amplifiés. Différents paramètres peuvent être à l’origine de ce ralentissement, comme :

  • l’état de santé : maladies hépatiques, psychiatriques, hypertension artérielle, incontinences urinaire et fécale et encore ulcère – dans certaines affections, la métabolisation de la caféine est ainsi impactée ;
  • l’âge : des auteurs montrent que les personnes âgées élimineraient la caféine de leur organisme plus lentement que les plus jeunes. La raison se situeraient du côté de certains enzymes du foie qui métabolisent la caféine et qui, avec l’âge, deviendraient moins efficaces ;
  • des facteurs génétiques : des études suggèrent qu’une variation génétique – de récepteurs du gène ADORA2A- pourrait déterminer la sensibilité individuelle aux effets de la caféine sur le sommeil.

Le tabac aussi, mais…

Quant au tabagisme, il influencerait également le métabolisme de la caféine, non pas en le ralentissant mais en l’accélérant. Cette fois, une protéine nommée CYP1A2 serait en cause. Au passage, des études font état d’une corrélation entre la consommation de cigarettes et celle de café : lorsque la première augmente, la seconde, aussi !

Dans tous les cas, comme le préconisent les Dr Elizabeth Ko, Eve Glazier du University College of San Fransisco (UCLA), « lorsqu’une personne devient sensible à la caféine, il peut s’avérer nécessaire de repenser sa consommation afin d’en éviter les effets indésirables. Pour gérer la sensibilité à la caféine, essayez de vous limiter à une tasse par jour ».

  • Source : Int J Epidemiol. 2017 Aug 14;46(6):1958–1967- Clin Pharmacol Ther. 1988 May;43(5):488-91- Italian Journal of Food Science: IJFS; Pinerolo Vol. 25, N° 1,  (2013): 76-82  - UCLA Health, Anses, Insem, sites consultés le 26 décembre 2024Int J Epidemiol. 2017 Aug 14;46(6):1958–1967- Clin Pharmacol Ther. 1988 May;43(5):488-91- Italian Journal of Food Science: IJFS; Pinerolo Vol. 25, N° 1,  (2013): 76-82  - UCLA Health, Anses, Insem, sites consultés le 26 décembre 2024

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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