Quand le cancer fragilise le cœur
27 novembre 2019
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Les patients souffrant d’un cancer présentent un sur-risque de décéder d’une maladie cardiovasculaire ou d’un accident vasculaire cérébral. Certaines tumeurs sont-elles particulièrement concernées ?
Les patients souffrant d’un cancer ont-ils une santé cardiovasculaire fragilisée ? Et en cas de décès, la croissance de la tumeur est-elle systématiquement en cause ? Pour répondre à ces questions, des scientifiques américains* ont analysé les données médicales de plus de 3,2 millions de patients diagnostiqués pour un cancer entre 1973 et 2012 (en comparaison avec les données de la population générale).
Un patient sur dix décède d’une maladie cardiovasculaire
Résultat, « 38% des patients sont décédés d’un cancer et 11% d’une maladie cardiovasculaire**», déclarent le Dr Nicholas Zaorsky et le Dr Kathleen Sturgeon. « Plus d’un patient sur dix atteint d’un cancer ne décède pas de sa tumeur mais de maladies cardiovasculaires ou de troubles circulatoires. »
Le risque de décès par maladies cardiovasculaires augmentait dans la première année suivant le diagnostic. Notamment parmi les patients de moins de 35 ans. Enfin, chez ceux diagnostiqués avant 55 ans, le risque de décès par maladies cardiovasculaires est multiplié par 10, comparé à la population générale.
Les cancers de la prostate et du sein les plus à risque
Concernant « les cancers du sein, de la prostate, de l’endomètre et de la thyroïde, environ la moitié des malades perdront la vie de maladies cardiovasculaires ». Dans le détail, les décès par maladies cardiovasculaires dans cette population diagnostiquée pour une tumeur concernent davantage les hommes atteints d’un cancer de la prostate (84 534) et les femmes souffrant d’un cancer du sein (60 409).
Comment l’expliquer ? Selon le Dr Sturgeon, « quand les patients sont pris en charge à l’hôpital pour leur cancer, il arrive qu’on leur découvre d’autres maladies. » Par ailleurs, ce sur-risque cardiovasculaire pourrait aussi s’expliquer « par les effets délétères des traitements ».
* Penn State College of Medicine and Penn State Cancer Institute, Hershey, Pennsylvania
** accident vasculaire cérébral, rupture d’anévrisme, hypertension artérielle
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Source : European Heart Journal, le 24 novembre 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet