Quels remparts contre les chutes des seniors ?
22 février 2022
Elles sont à l’origine de 100 000 hospitalisations et plus de 10 000 décès chaque année en France. Les chutes des personnes âgées restent pourtant évitables. C’est pourquoi le Gouvernement a élaboré un « Plan antichute ».
Survenant pour moitié à domicile, la chute constitue en France le 3ème motif d’hospitalisation des personnes âgées. Ces accidents représentent la première cause de mortalité par accident dans cette population. Autres données, selon la dernière Enquête Permanente sur les Accidents de la Vie Courante (EPAC)* publiée en 2017, chez les 70-74 ans et chez les plus de 75 ans, les chutes représentent respectivement 73,5% et 89,2% de la totalité des accidents rapportés**. Chez les 70-74 ans, les membres supérieurs sont les plus atteints. Après 75 ans, la tête est la plus fragilisée.
Comment favoriser l’autonomie ?
Pour diminuer ce risque, l’objectif est de donner plus d’autonomie aux personnes gagnant en âge. Dans le « Plan antichute des personnes âgées » présenté ce 21 février, le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de l’Autonomie propose des solutions en ce sens, déjà validées dans le champ de la gérontologie :
- Lutter contre la dénutrition: en lien avec des carences nutritionnelles, la fragilité physique explique en partie de nombreux vertiges et chutes. Il s’agit donc de s’assurer des bons apports nutritionnels journaliers et être notamment suffisants en protéines*** pour limiter la fonte musculaire et la survenue d’une sarcopénie ;
- Renforcer les capacités motrices : du fait de la fonte musculaire liée à l’âge, les troubles de la marche et pertes d’équilibre surviennent fréquemment. Enjeu : prévenir la perte de motricitéen stimulant au maximum la personne par des petites séries de mouvements adaptés et/ou de marche régulière. L’accès à l’activité physique adaptée (APA) doit être facilitée ;
- Atténuer les troubles sensoriels : la vision et l’audition peuvent être dégradées sans forcément qu’il y ait de pathologies sous-jacentes. Ces points de vulnérabilité constituent un facteur de risque de chute. Veillez donc aux appareillages par des prothèses auditives et de lunettes ;
- Favoriser le port de bracelets connectés capables d’enregistrer les mouvements et de sonner en cas de chute pour une intervention la plus précoce possible des proches et/ou des secours. Misez aussi la technologie de la téléassistance ;
- Adapter les espaces de vie en fixant les tapis au sol pour éviter les trébuchements, en libérant un maximum d’espace (ôtez tous les fils au sol) pour permettre à la personne de circuler, en enlevant tous les objets à risque de blessures en cas de chute, et en favorisant un éclairage suffisant. Optimisez la salle de bain en avec une douche sans marche, des poignées d’accroche dans la douche, près des toilettes et un siège pour permettre à la personne s’assoir devant le lavabo.
A noter : l’objectif du plan du ministère est de diminuer « de 20 % des chutes mortelles ou invalidantes des personnes de 65 ans et plus d’ici 2024 ».
*Santé publique France
**Coup, écrasement, coupure, perforation, surmenage physique
*** L’apport optimal en protéines chez le sujet âgé est estimé entre 1,2 et 1,5 g/kg/j : 2 à 3 produits laitiers par jour et au minimum une portion de protéines type volaille, poisson ou œufs
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Source : Ministère des Solidarités et de la Santé, le 21 février 2022 – Anses. « AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail », le 23 décembre 2019 – Haut conseil de la Santé Publique. « Avis relatif à la révision des repères alimentaires pour les personnes âgées », le 18 mai 2021
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet