Qu’est-ce qu’une grossesse à risque ?

12 novembre 2018

Dans le domaine de la maïeutique et de la gynécologie, l’expression « grossesse à risque » est couramment employée. Mais concrètement, de quels facteurs et de quelles pathologies parle-t-on ? Et quel suivi particulier est mis en place ?

Dans la grande majorité des cas, les 9 mois de croissance du fœtus et la naissance se passent bien. Pour autant, il existe des profils bien particuliers, les grossesses dites « à risque », qui méritent un suivi de très près.

En fonction des femmes, différents critères sont pris en compte : l’analyse du passé médical (hypertension artérielle…), des grossesses antérieures (accouchements prématurés), la survenue de symptômes anormaux pendant la grossesse (contractions anormales de l’utérus). A savoir aussi que certains troubles surviennent sans aucun signe annonciateur particulier.

Les grossesses à risque sont repérées en cas :

De diabète : soit le diabète est connu, auquel cas l’équilibre diabétique est recherché avant la grossesse et maintenu au fil des 9 mois grâce à un régime et des traitements adaptés. Seconde possibilité, le diabète gestationnel peut survenir pendant la grossesse, dépisté au 6e mois. Dans les 2 formes de diabète, le risque de complications fœtales existe, avec des bébés de poids supérieur à 4kg qui ont plus de difficulté à voir le jour ;

D’hypertension artérielle : si ce trouble est connu avant la grossesse, le traitement sera adapté. On parle de pré-éclampsie lorsque ce trouble s’exprime au fil des 9 mois et est associé à une concentration anormalement élevée des protéines dans les urines (albuminurie). La tension sera surveillée de très près : en cas de valeurs trop importantes, tout est mis en place pour protéger l’enfant de l’hypotrophie (petits poids de naissance) ou d’un décollement placentaire et d’éclampsie ;

D’épilepsie : il convient de parler du projet de grossesse au neurologue qui adapte le traitement. Et prescrit automatiquement de l’acide folique chez les patientes ayant un projet de grossesse, et ce jusqu’au 1e trimestre pour limiter le risque d’anomalies du développement du système nerveux ;

De maladies cardiaques : si une pathologie est diagnostiquée, un bilan chez le cardiologue est recommandé pour mettre en place les éventuelles précautions nécessaires pendant la grossesse et à l’accouchement ;

De fibrome utérin : tumeur bénigne, le fibrome reste sans gravité pour la grossesse mais présente une source de douleur importante à prendre en charge ;

De grossesses tardives (après 38 ans) : fausses couches précoces, risque élevé de trisomie 21, hypertension artérielle, diabète gestationnel… les grossesses tardives présentent plusieurs risques nécessitant une surveillance renforcée ;

Les grossesses gémellaires : si la femme attend des jumeaux, la prématurité, la pré-éclampsie et l’hypotrophie constituent les principaux facteurs de risque.

  • Source : Le guide official du Collège national des gynécologues et obstétriciens, Edition Eyrolles, 26,90 euros, 495 pages

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

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