Santé et vieillissement : la faute aux gènes ou aux facteurs environnementaux ?  

25 février 2025

Qu’est-ce qui impacte le plus la santé et accroit le risque de mort prématurée ? Les facteurs génétiques ou le mode de vie ? Réponse avec cette vaste étude britannique publiée le 19 février 2025 dans la revue Nature Medicine.

Une étude menée par des scientifiques de l’université d’Oxford et publiée dans la revue Nature Medicine le 19 février, montre une influence supérieure des modes et conditions de vie sur la santé et la mort prématurée que celle de nos gènes.

Les chercheurs ont analysé les informations de 492 567 participants à la UK Biobank, une vaste étude britannique et une biobanque qui héberge des échantillons biologiques et des données relatives à la santé d’un demi-million de personnes. Objectif : évaluer l’influence des facteurs environnementaux et de la génétique pour la mortalité et la survenue de 22 maladies majeures liées au vieillissement et la mortalité prématurée. Parmi lesquelles les cancers du sein, de l’ovaire, de la prostate, les maladies rénales et hépatiques, la maladie d’Alzheimer, les cardiopathies ischémiques, la BPCO, la polyarthrite…

Des facteurs environnementaux qui s’additionnent

Selon les résultats, les facteurs environnementaux (exposome) expliquaient 17 % du risque de décès contre moins de 2 % expliqués par la génétique.

Parmi les 25 facteurs environnementaux identifiés, le tabagisme, le statut socioéconomique, l’activité physique et les conditions de vie avaient le plus d’impact sur la mortalité et le vieillissement biologique. Et 23 de ces facteurs étaient des facteurs modifiables.

Le tabagisme est un facteur de risque associé à 21 maladies, les facteurs socioéconomiques (revenu, accession à la propriété, statut professionnel) sont associés à 19 maladies tandis que le manque d’activité physique à 17 maladies. Ces différents facteurs sont interdépendants et s’ils impactent peu la mortalité prématurée pris individuellement, leur combinaison explique les variations de décès prématurés bien plus que les risques génétiques.

Les expositions environnementales ont un effet plus important sur les maladies pulmonaires, cardiaques et hépatiques, tandis que le risque génétique domine pour les démences et le cancer du sein.

Encore des questions sur l’alimentation, le mode de vie et l’exposition aux plastiques

« Alors que les gènes jouent un rôle clé dans les maladies cérébrales et certains cancers, nos résultats mettent en évidence les possibilités d’atténuer les risques de maladies chroniques pulmonaires, cardiaques et hépatiques, qui sont les principales causes d’invalidité et de décès dans le monde, a commenté la Pre Cornelia van Duijn, épidémiologiste et principale autrice de l’étude, dans un communité de l’université d’Oxford. Les expositions en début de vie sont particulièrement importantes car elles montrent que les facteurs environnementaux accélèrent le vieillissement précoce mais laissent de nombreuses possibilités de prévenir les maladies chroniques et les décès prématurés. »

Selon les auteurs de l’étude, ces résultats pourraient ouvrir la voie à des stratégies visant à améliorer la santé des populations vieillissantes en identifiant les combinaisons clés de facteurs environnementaux. Ils insistent toutefois sur les nombreuses zones d’ombre laissées par l’étude. Quid de l’exposition à de nouveaux pathogènes comme le Covid-19, aux substances chimiques telles que les plastiques et les pesticides ?

  • Source : Nature Medicine, université d'Oxford

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Ecrit par Emmanuel Ducreuzet

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