Sécurité des plages : les nouveaux nageurs-sauveteurs sont prêts !

17 juin 2022

Pour surveiller les plages de France, la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) forme chaque année en moyenne 500 nouveaux nageurs-sauveteurs. Présents sur tout le littoral, ils mettront en œuvre les nombreux apprentissages acquis durant l’année. Avant de se lancer dans le grand bain, les « bébé nageurs » du Finistère effectuaient ce week-end une des dernières séances de révisions.

La mer est calme et le soleil brille haut sur la côte bretonne en ce week-end de Pentecôte. Des enfants jouent dans le sable, tandis que leurs parents se détendent sur les serviettes de plage. Soudain deux jeunes gens appellent à l’aide depuis l’eau : leur ami a fait un malaise. Deux nageurs-sauveteurs s’élancent avec le paddle de secours tandis que leur collègue baisse les drapeaux pour indiquer au public que la plage n’est plus sous surveillance. En moins de 2 minutes, les nageurs-sauveteurs parviennent à placer la victime sur la longue planche flottante blanche estampillée « les sauveteurs en mer » et à la sortir de l’eau. Une fois remontée jusqu’au poste de secours, elle est placée en position latérale de sécurité.

Cas concret sur le sable

Voici une situation tout à fait susceptible de se produire sur une plage durant l’été. Pourtant dans ce cas, en ce mois de juin – certes ensoleillé -, il ne s’agit que d’un exercice dans le cadre de la formation des « bébés nageurs », c’est-à-dire les futures nageurs-sauveteurs de la SNSM, reconnaissables à leur maillot vert fluo porté sur combinaison. Sur la plage de Kerambigorn, dans le Finistère sud, ils sont 14 à peaufiner ce qu’ils ont appris durant leur année de formation dans un cas concret. Parmi eux, Fred, Aurèl, Maïwenn et Kilian
Après avoir placé leur camarade qui joue le rôle de la victime en PLS, ils s’affairent autour de lui pour lui porter assistance, sous le regard bienveillant et affuté de Théo, leur instructeur, qui prend des notes. Tandis que Maïwenn, une des 3 filles de la promotion place le masque à oxygène. Frédéric, lui, prend la température de la victime factice à l’aide d’un thermomètre auriculaire et Aurèl mesure sa tension. Autant de constantes vitales dont auront besoin les secours que les sauveteurs doivent appeler au plus vite.
Indispensable débrief

Une fois l’exercice terminé, le petit groupe se réunit en cercle sur le sable autour de son formateur pour « débriefer ». C’est-à-dire faire le point sur ce qui est acquis et ce qui constitue encore des lacunes. De façon à transmettre un maximum d’informations qui doivent devenir des réflexes pour les jeunes sauveteurs en mer. « Globalement il y a beaucoup de choses positives », estime Théo. « La victime a vite été sortie de l’eau, réchauffée et séchée, mais l’appel au SAMU aurait pu intervenir plus rapidement », analyse-t-il. « Même si vous n’avez pas encore toutes les constantes il vaut mieux composer le numéro au plus vite, car vous risquez d’être mis en attente », conseille-t-il. Un bilan plutôt positif donc pour le groupe qui s’est entraîné toute l’année.

Depuis le mois d’octobre en effet, les 14 bébés nageurs du Centre de Formation et d’Intervention de Quimper Cornouaille ont reçu environ 300 heures d’entraînement et de formation. Durant ces mois de préparation, ils ont notamment suivi une à deux séances hebdomadaires d’entraînement en piscine, des cours théoriques et des exercices tous les samedis, ainsi que plusieurs stages mer. Ils ont également dû valider 6 diplômes et certificats indispensables*, parmi lesquels le permis bateau et les gestes de premier secours.

Motivation principale : porter assistance

Si la plupart des candidats sont en Terminale, et feront leurs premiers tours de garde à 18 ans à peine révolus, certains bébés-nageurs sont plus âgés : Fred a 50 ans et Jean-Baptiste 28. Le premier a suivi ses fils, l’un est formateur et l’autre bébé nageur. Le second aime les activités nautiques et voulait aider. C’est la motivation qui revient le plus souvent dans la bouche des futurs nageurs-sauveteurs : aider les autres, secourir. Mais « il faut s’accrocher mentalement quand l’eau est froide en hiver », assure Pierre, qui a puisé son envie de s’engager auprès de ses prédécesseurs qu’il voyait tous les étés sur les plages de son enfance. « J’avais envie de faire comme eux », confesse-t-il.

Pierre sera affecté pour le mois de juillet sur la plage de Saint Malo, où il sera logé et rémunéré par la municipalité. Comme lui, ses camarades mettront en œuvre les 3 missions des nageurs-sauveteurs de la SNSM aux Sables d’Olonne en Vendée, en Corse ou sur les plages normandes : surveiller, prévenir, intervenir. Malaises dans l’eau, coup de chaleur sur la plage, noyades, enfant perdu ou encore bouée ou matelas flottant poussé au large par les courants et le vent… ils seront là, en équipe pour répondre aux différentes situations de la vie estivale sur les plages françaises. Ils sont fin prêts et ravis de mettre à exécution tous les apprentissages accumulés au cours de l’année.

A noter : si vous souhaitez devenir nageur sauveteur, vous trouverez le formulaire d’inscription ici. Vous trouverez le CFI le plus proche de chez vous en consultant la carte interactive.

*Le PSE1 (Premiers secours en équipe de niveau 1) ; Le PSE2 (Premiers secours en équipe de niveau 2) ; Le BNSSA (Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique) ; Le permis côtier ; Le CRR (Certificat restreint de radiotéléphonie) ; Le SSA littoral mention pilotage (Certificat de surveillance et sauvetage aquatique)

  • Source : reportage sur la plage de Kerambigorn, Finistère, 4 juin 2022

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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