Shampooing solide : petit guide du fait maison

30 juillet 2019

Vous avez envie de changer des shampoings solides du supermarché pour tester la version naturelle et solide ? Voici un guide de fabrication. Et un récapitulatif des avantages de cette démarche écologique.

Le marketing nous pousse à acheter nos cosmétiques dans les supermarchés, sans vraiment se poser la question de leur qualité. Un flacon, une marque favorite, un parfum addictif et le tour est joué. Pour autant, la tendance à fuir ces rayons prend de l’ampleur : la mouvance du « zéro déchet » et la publication de nombreuses études sur la composition chimique des produits y sont pour quelque chose. Aujourd’hui focus sur le shampoing solide qui fait de plus en plus d’adeptes dans la sphère écologique, sur les réseaux sociaux et chez les adeptes du home made (fait maison).

Chacun sa recette

Ingrédient de base, un tensioactif. Il en existe 4 : parmi eux, 2 sont utilisés dans les shampoings industriels. Ils se révèlent abrasifs pour le cuir chevelu et très polluants. Les 2 autres sont plus légers, doux et s’éliminent facilement. « Le seul 100% biodégradable est le SLMI », explique Aurélie, fabricante de cosmétiques naturels, créatrice du site https://www.aurelieaunaturel.fr/, et animatrice d’ateliers dans les Pays de la Loire. « Ajouté sous forme de perle ou de pastille fondu au bain marie, ce tensioactif permet de laver et de mousser au contact de l’eau.

 

On ajoute ensuite « une huile végétale (noisette…) pour nourrir le cheveu, choisie en fonction de sa nature ». L’huile de coco pour les cheveux ternes et l’huile de baobab pour les cheveux secs par exemple. « Puis une huile essentielle pour réguler la sécrétion de sébum », décrit Aurélie. L’huile essentielle de citron aide à lutter contre les cheveux gras et l’huile essentielle d’Ylang-ylang ravive les cheveux ternes. Et en option « j’ajoute de la poudre ayurvédique pour ses propriétés nettoyantes. Pour éviter le risque de cheveux secs, j’ajoute aussi de l’acide citrique qui vient acidifier le mélange : le pH de base est en effet très basique. » Ensuite on laisse sécher 48h. Et le produit fini de 50 g dure en moyenne 6 mois*.

La fabrication, pas à pas

« Fabriquer soi-même son shampoing ne se fait pas du jour au lendemain », prévient Pauline Hervé, maquilleuse professionnelle, créatrice du site http://bdcbleblog.com/, et utilisatrice exclusive du shampoing solide depuis 2 ans. En amont, il faut se renseigner « sur les propriétés des huiles végétales et des huiles essentielles par exemple ».

Avant de vous lancer… Pendant les 3 premiers mois, vos cheveux peuvent changer de nature. S’ils vous semblent secs, n’hésitez pas à rajouter des corps gras (huile de coco, karité…). Mais au fil des semaines, ils retrouvent leur texture naturelle. Aujourd’hui, Pauline et Aurélie n’ont pas besoin de se laver les cheveux plus d’une fois par semaine.

A l’usage, « il faut bien rincer les cheveux à l’eau chaude pour enlever les corps gras », explique Sébastien Béguin, gérant de la savonnerie Les essentiels. Et sur le long terme, le cheveu est bien plus respecté. « Dans les shampoings des supermarchés, l’ajout de silicone gaine le cheveu. Mais en apparence seulement : en réalité le cheveu respire difficilement et il regraisse donc plus vite. »

A noter : si vous avez ni le temps, ni l’envie de fabriquer votre shampoing vous-même, renseignez-vous sur les boutiques et artisans susceptibles de proposer ce genre de produits près de chez vous : ils sont de plus en plus nombreux !

*pour un usage moyen d’un shampoing par semaine

  • Source : Aurélie, fabricante de cosmétiques naturels, créatrice du site https://www.aurelieaunaturel.fr/, et animatrice d'ateliers dans les Pays de la Loire, le 20 juin 2019 – Pauline Hervé, maquilleuse professionnelle, créatrice du site http://bdcbleblog.com/, le 20 juin 2019 - Sébastien Béguin, gérant de la savonnerie Les essentiels, le 24 juin 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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