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Le syndrome des ovaires polykystiques, le SOPK, est une affection hormonale fréquente qui touche, selon l’Association française et européenne de lutte contre le SOPK, 1 personne menstruée sur 7 soit entre 14 et 21 % d’entre elles. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les chiffres se situent entre 6 et 13 % des femmes mais jusqu’à 70 % des cas ne seraient pas diagnostiqués, estime l’autorité sanitaire.
Les origines du SOPK sont mal connues et seraient multifactorielles, d’ordre génétique, épigénétique et environnemental.
Le SOPK est dû à un dérèglement hormonal. L’hypophyse est une glande située dans le cerveau qui sécrète deux hormones, la FSH et la LH, responsables du cycle ovarien. Leur taux varie au cours du cycle pour provoquer l’ovulation et les règles. « En cas de SOPK, le taux de ces hormones varie généralement peu au cours du cycle. Le taux de base de LH est plus haut que celui de FSH et n’augmente pas en milieu du cycle. Cette LH élevée est à l’origine de la surproduction d’androgènes ovariens (habituellement produits en petite quantité chez les femmes, ndlr). Ainsi, les ovaires ne reçoivent pas les bons messages et le cycle menstruel est perturbé », notent les Hôpitaux universitaires de Genève. Ce qui entraîne un taux sanguin de testostérone anormalement élevé chez les patientes.
« Les symptômes liés à l’hyperandrogénie et à la dysovulation sont les plus importants chez les patientes les plus jeunes. Avec l’âge, ils cèdent le terrain aux symptômes associés au syndrome métabolique », avance l’Inserm.
Manifestations légères ou très invalidantes, les symptômes du SOPK sont très variables d’une patiente à l’autre et sont de différentes natures. Ils concernent en premier lieu les troubles de l’ovulation :
L’hyperandrogénie, qui apparaît dès l’adolescence, se traduit par une hyperpilosité (hirsutisme), de l’acné, une chute des cheveux…
Le SOPK peut aussi être à l’origine d’un syndrome métabolique : l’adiposité excessive prédispose à l’insulinorésistance et au diabète. Les patientes présentent un risque accru d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires. « Le tableau clinique s’aggrave en cas de prise de poids et il existe une corrélation entre l’indice de masse corporelle (IMC) et l’infertilité associée à cette maladie », ajoute l’Inserm.
L’Association française et européenne de lutte contre le SOPK souligne aussi les douleurs qu’entraîne parfois la maladie, sont susceptibles d’altérer fortement le quotidien de certaines patientes.
« Les effets biologiques et psychologiques du SOPK, en particulier ceux liés à l’obésité, à l’image du corps et à l’infertilité, peuvent entraîner des problèmes de santé mentale et une stigmatisation sociale », ajoute l’OMS.
Décrit pour la première fois en 1935, le terme de SOPK a toutefois été donné à tort. Ce qu’on pensait être des kystes dans les ovaires des patientes est en réalité une multitude de follicules, ces structures normalement présentes dans les ovaires et composées d’un ovocyte entouré de cellules nourricières, mais dont le développement est, dans ce cas, inachevé.
« Au début du cycle menstruel, 5 à 10 petits follicules d’environ 5 à 9 mm sont prêts à entrer en croissance au niveau de chaque ovaire. Un seul d’entre eux, le ‘follicule dominant’ parviendra au terme de sa maturation et produira un ovocyte fécondable », explique l’Inserm. Dans le SOPK, la maturation est bloquée et les follicules s’accumulent dans les ovaires.
Pour diagnostiquer le SOPK, au moins deux des éléments suivants doivent être réunis :
On pratique donc une échographie mais aussi un bilan biologique pour évaluer les niveaux hormonaux.
A ce jour, il n’existe aucun traitement curatif du SOPK. Le traitement est uniquement symptomatique. Ainsi, une perte de poids (en cas de surpoids uniquement) peut réduire l’hyperandrogénie et réduire à plus long terme le risque de complications métaboliques liées au SOPK. Cela produira aussi un effet bénéfique sur l’aménorrhée et la fertilité.
En cas d’hirsutisme, la pilule oestroprogestative est recommandée. « Sa composante progestative inhibe la sécrétion de LH et réduit la production d’androgènes ovariens. La composante œstrogénique diminue le taux d’androgènes circulants », détaille l’Inserm.
Si le SOPK provoque une infertilité chez près de la moitié des patientes, de nombreuses femmes touchées pourront néanmoins démarrer une grossesse spontanément, même si elles n’ovulent pas régulièrement.
Si nécessaire, le traitement de l’infertilité repose sur une stimulation ovarienne et une assistance médicale à la procréation en cas d’absence de grossesse.
Source : Inserm, Ameli.fr, l’Association française et européenne de lutte contre le SOPK, les Hôpitaux universitaires de Genève, OMS
Ecrit par : Dorothée Duchemin - Edité par Vincent Roche