











Accueil » Santé Publique » Un autre virus issu du singe sous surveillance
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Comme la variole du singe ou le Mers-CoV, les artérivirus vont-ils eux aussi effectuer un saut d’espèce et contaminer l’homme ? C’est la question posée par des chercheurs de l’Université du Colorado Boulder, qui étudient en laboratoire des échantillons de tissus provenant d’animaux sauvages du monde entier afin de déterminer quels virus animaux sont susceptibles de passer à l’être humain.
Dans leur dernier travail publié dans la revue Cell, ils se sont donc penchés sur le cas des artérivirus, des agents pathogènes communs chez les chevaux, les porcs et les primates. Ils se sont plus particulièrement penchés sur le virus de la fièvre hémorragique simienne, lequel peut provoquer une fièvre hémorragique potentiellement mortelle, de type Ebola. Depuis les années 60, cette maladie a déjà à l’origine d’épidémies mortelles dans des colonies de macaques en captivité.
Alors, ces artérivirus peuvent-ils envahir et infecter des cellules humaines ? Oui, répondent les auteurs de l’étude. Et en plus de pénétrer dans nos cellules, les artérivirus sont également capables de se répliquer et de s’attaquer aux cellules immunitaires, en neutralisant les principaux mécanismes de défense et en s’installant durablement dans l’organisme. En somme, ces artérivirus se comportent d’une manière proche du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et de son précurseur, le virus de l’immunodéficience simienne (VIS).
Ces « similitudes profondes », observées à ce stade uniquement en laboratoire, doivent inciter les autorités sanitaires mondiales à mettre au point des tests sanguins de détection des anticorps et à envisager la surveillance des populations humaines en contact étroit avec des animaux porteurs, insistent les auteurs de l’étude. Tout en soulignant qu’aucune pandémie n’est imminente.
Source : Cell - Octobre 2022
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche
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