Dans le monde, un enfant sur cinq n’est pas vacciné
25 avril 2013
Au Burundi, une petite fille se fait vacciner contre la rougeole. ©UNICEF/NYHQ2012-0477/CHRISTINE NESBITT
« La vaccination constitue l’un des outils les plus puissants pour prémunir les enfants contre des maladies mortelles. » Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en est convaincu. Pourtant, à l’occasion de la semaine mondiale de la vaccination du 24 au 30 avril, ses représentants s’inquiètent du nombre d’enfants qui ne reçoivent pas les vaccins essentiels à travers le monde.
Les vaccins sauvent chaque année la vie de 2 à 3 millions d’enfants, d’après les Centers for Disease Control and Prevention d’Atlanta (CDC) (Etats-Unis). Pourtant, en 2011, ils étaient 22,4 millions à ne pas avoir reçu les vaccins essentiels (coqueluche, diphtérie, polio, rougeole, tétanos et tuberculose). Ce qui représente une augmentation d’un million par rapport à l’année précédente. Ce recul fait craindre une recrudescence de certaines maladies mortelles. « La rougeole par exemple est l’une des premières à faire son apparition lors d’une crise humanitaire. Des épidémies se sont récemment déclarées en Syrie, au Pakistan, au Nigéria et en République démocratique du Congo », soulignent les représentants de l’UNICEF.
En effet, dans ces circonstances, la mise en place d’une vaccination systématique est plus complexe. « Des fonds limités, d’immenses difficultés d’accès et des mouvements massifs de population font qu’il n’a jamais été aussi difficile d’atteindre chaque enfant », précisent-ils. Pour répondre à la crise sanitaire et humanitaire syrienne, l’UNICEF a toutefois réussi à vacciner 1,3 million d’enfants contre la rougeole et 1,5 million contre la polio.
Eliminer des maladies, sauver des enfants
Mais la baisse du nombre d’enfants vaccinés dans le monde n’est pas due uniquement à des situations de conflits ou d’autres crises humanitaires. L’organisation « craint que les initiatives mondiales visant à vacciner chaque enfant ne marquent le pas car le financement fléchit et la volonté politique s’essouffle. » Or « les gouvernements doivent offrir un financement suffisant. De plus, on doit encourager les innovations, comme l’introduction récente de vaccins contre la pneumonie et la diarrhée », poursuivent ses représentants.
Ces efforts sont d’autant plus importants qu’ils ont fait leurs preuves. Ainsi, « ils ont permis de réduire l’incidence de certaines maladies catastrophiques, voire de les éliminer ». C’est le cas de la variole, éradiquée en 1980. Plus récemment, « les décès dus à la rougeole ont chuté de 71% dans le monde entre 2000 et 2011 ». Enfin, « 29 pays ont éliminé le tétanos néonatal entre 2000 et 2013 ».
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet