Accouchement : quels impératifs médicaux justifient de déclencher le travail ?

28 juillet 2016

Même si des abus peuvent toujours exister, il ne faut pas généraliser. Quand les gynécologues proposent à leurs patientes de programmer leur accouchement, ce n’est pas pour se faciliter la vie. S’il est parfois indispensable d’accélérer les choses, c’est avant tout pour préserver la santé de la maman et/ou du futur bébé.

Le déclenchement artificiel du travail à partir de 37 semaines d’aménorrhée permet de sauver des vies, mais il augmente aussi le risque d’effets indésirables. La décision ne se prend donc jamais à la légère et répond à des indications médicales bien précises, rappelées par la Haute Autorité de Santé (HAS).

  • Un dépassement du terme. Une grossesse dure 41 semaines à partir du premier jour des dernières règles (aménorrhée). Quand Bébé joue les prolongations, les risques de complications augmentent et les médecins renforcent la surveillance fœtale. Si le liquide amniotique commence à se troubler, c’est un signe de souffrance, il faut intervenir sans tarder. Si le fœtus se porte bien, certains médecins attendent jusqu’à 42 semaines avant de déclencher l’accouchement. D’autres, si le col est mûr et que la tête appuie bien, préfèrent ne pas attendre plus de 3 jours après la date prévue. Pour l’heure, la question divise encore les spécialistes ;
  • Une rupture prématurée des membranes. Quand la poche des eaux commence à se percer, le liquide amniotique n’est plus stérile. Le risque infectieux augmente avec le temps et il faut en tenir compte. Si le col est prêt, un déclenchement immédiat peut être envisagé avec l’accord de la maman. Dans tous les cas, les médecins n’attendront pas plus de 48 heures ;
  • Un diabète insulinodépendant. La conduite à tenir relève d’une décision pluridisciplinaire au cas par cas. Si le diabète est mal équilibré ou avec un retentissement fœtal, il est recommandé de ne pas dépasser 38 semaines d’aménorrhée et 6 jours ;
  • Une grossesse gémellaire. La mortalité périnatale augmentant après 39 semaines d’aménorrhée, il est recommandé de déclencher le travail à partir de 39 semaines d’aménorrhée et 6 jours ;
  • L’arrêt de croissance intra-utérin. Cette situation à haut risque périnatal impose de provoquer la naissance (déclenchement ou césarienne) après concertation avec le pédiatre de la structure ;
  • Une pré-éclampsie. Cette pathologie pouvant mettre en danger la maman et/on son bébé, la HAS rappelle qu’elle doit conduire à provoquer la naissance, par voie basse ou par césarienne.

A noter : le déclenchement pour une indication non-médicale est, lui aussi, encadré. Il ne peut avoir lieu qu’à 39 semaines d’aménorrhée, après avoir bien vérifié le calcul du terme. L’utérus ne doit pas être cicatriciel, le col doit être favorable et la patiente doit avoir donné son accord après avoir été informée des modalités et des risques potentiels.

  • Source : Site de la Haute Autorité de Santé, consulté le 29 juin 2016

  • Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Dominique Salomon

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