Bioéthique : l’aide active à mourir défendue devant le CCNE
18 avril 2018
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Ce 19 avril, le Comité consultatif national d‘éthique (CCNE) auditionnera l’association « Le Choix – Citoyens pour une mort choisie ». Elle propose la création d’une loi sur l’aide active à mourir, « à distinguer de celle sur les soins palliatifs ».
Ce jeudi 19 avril, le Comité consultatif national d‘éthique (CCNE) auditionnera l’association « Le Choix – Citoyens pour une mort choisie », dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique. Cette dernière présentera sa pétition signée par 350 000 Français depuis juin 2014.
Le motif ? « Créer une nouvelle loi sur l’aide active à mourir et le suicide assisté pour donner aux Français la possibilité de choisir leur condition de fin de vie », explique Nathalie Gueirad Debernardi, co-présidente de l’association. Cette pétition a nourri l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) déposé ce 10 avril. Issu de 45 auditions (Ordre national des médecins, institut de sondage, associations…), ce dernier propose la création d’une loi « autorisant les Français à choisir leur fin de vie dans des conditions strictement encadrées comme c’est le cas dans plusieurs pays européens ». Le CESE propose l’accès à « une médication expressément létale ».
« Le terme [d’aide active à mourir] (…) exprime une volonté de mort choisie par un malade qui se sait incurable et souhaite en toute conscience devancer la mort plutôt que de l’attendre dans des souffrances psychiques et physiques insoutenables. Pour cela, le malade qui aura mûrement réfléchi sa décision agira de lui-même sous contrôle médical », peut-on lire dans la pétition.
Distinguer les soins palliatifs de l’aide active à mourir
Cette loi sur l’aide active à mourir ne viendrait pas à supprimer « la loi Clayes-Leonetti concernant les soins palliatifs. Au contraire, il faut distinguer les deux sujets et rester impliqués dans le développement des soins palliatifs », souligne Nathalie Gueirad Debernardi. Et les rendre plus accessibles « comme en Belgique par exemple, où ces soins sont prodigués à domicile ».
Autre point, à l’étranger, « il est prouvé qu’en ayant le choix de leur fin de vie, les patients sont plus impliqués dans la lutte contre la maladie. Une meilleure adhésion thérapeutique qui les amène à retarder leur demande d’aide active à mourir ». Cette nouvelle loi « limiterait la pratique des euthanasies illégales pratiquées en France, et les déplacements effectués à l’étranger pour avoir accès à ce droit ».
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Source : Interview de Nathalie Gueirad Debernardi, co-présidente de l’association Le Choix - Citoyens pour une mort choisie, le 18 avril 2018. « Fin de vie : la France à l’heure des choix », avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE), le 10 avril 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet