Cancers de la peau : plus de 7 millions d’Européens concernés
23 mai 2022
Les cancers de la peau font partie des tumeurs que l’on peut prévenir facilement, par une protection contre les rayons UV et le dépistage. Malgré cela, leur nombre reste élevé. Une sensibilisation du grand public – ainsi qu’une augmentation du nombre de dermatologues – est donc urgente.
L’arrivée des beaux jours et l’approche de l’été rappellent l’importance de protéger sa peau. Une trop forte exposition aux rayons ultra-violets, et chaque coup de soleil, augmentent nettement le risque de cancer de la peau. Il est donc essentiel de rester à l’ombre le plus possible et d’appliquer de la crème solaire à indice élevé, à la plage comme en ville. Ces recommandations sont particulièrement importantes pour les personnes à la peau claire et pour les enfants de moins de 15 ans, quel que soit leur phototype. En effet, avoir souffert de coups de soleil avant cet âge constitue un facteur de risque important de cancer de la peau à l’âge adulte.
Autre réflexe de prévention des cancers cutanés : le dépistage. Pour ce faire, vous pouvez réaliser un auto-examen de la peau plusieurs fois par an. Mais une consultation auprès d’un dermatologue reste importante. « Pour les personnes qui présentent un ou plusieurs facteurs de risque de mélanome, il est généralement recommandé de se faire examiner au moins une fois par an par un dermatologue », précise l’Assurance-maladie. Pour les autres, parlez-en à votre médecin traitant.
Pénurie et méconnaissance
Des recommandations essentielles mais qui sont loin d’être respectées par tous. D’une part parce que beaucoup continuent à penser que les coups de soleil préparent la peau au bronzage. Et d’autre part en raison de la pénurie de spécialistes. Ainsi, seulement 4 000 dermatologues sont installés en France, comme le rappelait Pierre Hamann de l’Association des jeunes dermatologues à nos confrères de France Info. Souvent concentrés dans les grandes villes, nombre d’entre eux sont proches de l’âge de la retraite. Résultat, des délais très longs – jusqu’à 6 ou 8 mois dans certains cas – pour obtenir un rendez-vous.
Rien d’étonnant à ce que les cas de cancers de la peau ne baissent pas. Dans une récente enquête de la European Academy of Dermatology and Venereology menée auprès de 44 689 adultes dans 27 pays, 1,71% des interrogés indiquent souffrir d’un cancer de la peau. Ce qui, rapporté à la population générale, permet d’estimer le nombre de cas sur le continent à 7 304 000. Et les auteurs s’attendent à une hausse du nombre de cas de carcinomes de plus de 40% d’ici à 2040.
C’est pourquoi il est essentiel, selon le Pr Marie-Aleth Richard du CHU de La Timone à Marseille et principale autrice de l’étude, de « mener de nouvelles actions de prévention contre le cancer de la peau, qui dispose d’un excellent pronostic s’il est dépisté précocement ». Parmi les actions à mettre en œuvre, « promouvoir la protection des enfants et des adolescents est fondamental afin de réduire le risque de ces tumeurs plus tard dans la vie », poursuit-elle. Comment ? Par exemple en « réglementant l’usage des bancs solaires comme dispositifs médicaux et non comme de simples produits de consommation ».