Contraception, la première consultation est essentielle

27 juin 2013

La plupart des jeunes femmes demandent la pilule comme première méthode contraceptive. ©Phovoir

La prescription d’un contraceptif n’est jamais anodine. C’est encore plus vrai pour la toute première, souvent effectuée à l’adolescence. Au cours de cette consultation gynécologique, qui se doit d’être complète, votre adolescente se verra prescrire une méthode contraceptive adaptée. Mais avant cela, le médecin devra la mettre à l’aise, pour que celle-ci « pose librement ses questions», insiste le Dr David Elia, dans la vidéo ci-dessous.

La première consultation gynécologique dans le but de prescrire une contraception doit toujours se composer des trois étapes suivantes : un interrogatoire approfondi, un bilan biologique selon les besoins et un examen clinique adapté.

L’objectif de l’interrogatoire est de recueillir un ensemble d’informations concernant le fonctionnement de la jeune fille, son environnement familial, scolaire et social. Mais aussi sur ses éventuels antécédents médicaux familiaux et personnels. « Les facteurs de risque comme le diabète, le cholestérol, l’hypertension artérielle (HTA), le cancer du sein seront abordés avec l’adolescente. Mais aussi les éventuelles thrombophlébites dont auraient pu souffrir ses proches ou elle-même », précise le Dr Brigitte Raccah-Tebeka, gynécologue-endocrinologue à l’Hôpital Robert Debré (Paris). « Enfin, la jeune patiente doit s’attendre à être interrogée sur sa consommation de tabac, d’alcool et éventuellement d’autres drogues. » N’hésitez pas, en tant que parent, à la préparer à cet entretien, et à lui donner un maximum d’informations en amont.

Un examen clinique adapté

Si la jeune femme est en surpoids, ou s’il y a des antécédents familiaux, un bilan de la glycémie, des triglycérides et du cholestérol peuvent lui être prescrits. S’il existe des antécédents personnels ou familiaux de phlébite ou d’embolie pulmonaire, le dépistage d’une anomalie génétique de la coagulation sera également prévu. Dans le cas contraire, le bilan biologique n’est pas nécessaire.

Quant à l’examen clinique, « il sera mené avec beaucoup de douceur », rassure le Dr Raccah-Tebeka. Le poids et la tension sont mesurés. Le calcul éventuel de l’indice de masse corporelle (IMC) et du rapport taille/hanche peut aussi être effectué en cas de surpoids. « Si l’examen des seins est obligatoire pour toutes les patientes, l’examen gynécologique dépend de la situation de la jeune femme. Si elle n’a pas débuté d’activité sexuelle et ne présente aucun problème de menstruations, il peut être reporté », ajoute-t-elle. Vous pouvez sans doute rassurer votre fille à ce sujet. Elle arrivera plus détendue au rendez-vous.

C’est grâce à tous les éléments ainsi réunis que le gynécologue pourra décider, en accord avec sa jeune patiente, de la meilleure méthode contraceptive à adopter.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : interview du Dr Brigitte Raccah-Tebeka, gynécologue-endocrinologue à l’Hôpital Robert Debré, Paris, 8 janvier 2013 – interview du Dr David Elia, gynécologue à Paris au 23e Salon de gynécologie obstétrique pratique, 20, 21 et 22 mars, Paris 2013

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