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© Victoria 1/Shutterstock.com
Beauté des mains et des pieds, enveloppement, soins du visage…. Le phénomène est récent et inquiète, notamment la Société française de dermatologie (SFD) et la Société française de dermatologie pédiatrique (SFDP). Quel est ce phénomène ? Il s’agit de l’apparition, un peu partout en France, d’instituts de beauté dédiés aux plus jeunes ou proposant des formules pour enfants.
Si les produits esthétiques font l’objet d’un règlement au sein de l’Union européenne pour protéger les utilisateurs, il n’existe pas à ce jour de règlementation spécifiquement destinée à l’enfant, rappelle dans un communiqué commun, publié le 3 février, la SDF et la SFPD.
« En dehors de maladies dermatologiques, la peau de l’enfant est une peau qui n’est ni trop sèche, ni trop grasse, ni rouge, ni ridée, et qui ne nécessite rien d’autre pour son entretien courant qu’une toilette à l’eau avec un produit nettoyant doux, en rinçant et en séchant bien, afin de respecter la fonction barrière de la peau, écrivent les sociétés savantes. Il n’y a aucune ‘routine beauté’ à conseiller chez l’enfant, en dépit de messages marketing largement diffusés. Enfin, comme tout produit, les cosmétiques doivent être utilisés correctement et avec parcimonie, afin de limiter la survenue chez l’enfant d’effets indésirables liés ou non à un mauvais usage ».
Quels sont les risques encourus par les enfants ? La sensibilisation allergique, les irritations non allergiques et la photosensibilisation (réaction de la peau exposée à la lumière du soleil). Et particulièrement chez l’enfant, « certaines substances à usage cosmétique appliquées sur la peau, les ongles ou les cheveux peuvent aussi avoir des conséquences néfastes sur d’autres organes par diffusion à travers la peau ou par l’ingestion de ces produits », mettent en garde les dermatologues.
En mars 2024, nous évoquions déjà le phénomène des Sephora Kids, ces influenceuses beauté de 10 ans présentes sur les réseaux sociaux pour y présenter des tutoriels. La dermatologue Marie Jourdan nous indiquait alors que de nombreuses substances comme la vitamine C, l’acide salicylique, l’acide glycolique étaient irritants pour les enfants. « La barrière cutanée, ce film hydrolipidique à la surface de la peau, est plus fragile, car plus fin, chez les enfants », prévenait-elle.
Les produits reconnus pour être allergisants ou photosensibilisants sont interdits par la réglementation européenne. Toutefois, une sensibilisation progressive à d’autres substances, autorisées, entraînent des réactions comme l’eczéma de contact. Une fois survenue, la réaction surviendra ensuite à chaque application.
Les sociétés savantes soulignent aussi le risque lié aux perturbateurs endocriniens qui agiraient, selon Santé publique France, encore plus fortement pendant le développement de l’enfant, de la grossesse jusqu’à la fin de la puberté. Pour rappel, il s’agit de substances qui interfèrent avec nos hormones et causent un effet délétère sur la santé (cancers, troubles du système reproducteur, troubles métaboliques, immunitaires, inflammatoires et du neurodéveloppement…).
Les perturbateurs endocriniens suspectés sont présents dans les formules de nombreux produits cosmétiques. « On est loin de tout comprendre dans le fonctionnement des perturbateurs endocriniens. On sait toutefois qu’il existe un effet ‘cocktail’ qui s’opère entre ce que l’on respire, ce que l’on mange et aussi ce que l’on applique sur son visage et sa peau en général », nous expliquait Marie Jourdan. Inutile, voire risqué donc, d’en rajouter.
Attention aussi aux huiles essentielles, qui ont le vent en poupe mais qui restent des produits déconseillés pour les enfants et femmes enceintes car elles contiennent des substances toxiques ou neurotoxiques. « Il faut rappeler que les produits dits ‘naturels’ ou ‘issus des plantes’ ou ‘sans additifs ni conservateurs’ ne sont pas synonymes de ‘sans danger’ », ajoutent les dermatologues.
Même chose pour les produits estampillés « cosmétiques bio » alors que les cosmétiques ne relèvent pas de la même législation que les produits agricoles et alimentaires. « Ni de la certification bio européenne. Les logos, mentions, ou labels apposés sur ces produits ne relèvent que de certifications privées ou associatives ».
Rappelons que l’Anses recommande d’éviter les lissages brésiliens à cause du risque d’insuffisance rénale liée à la présence d’acide glyoxylique dans les produits utilisés. Et l’ANSM déconseille la pose d’ongles artificiels avant l’âge de 16 ans, liés à de nombreux risques sanitaires. Ce qui signifie, du point de vue de la SFD et la SFPD, que les actes esthétiques pratiqués dans les instituts de beauté ne sont pas sans risque.
Enfin, le dernier point, soulevé par les sociétés françaises de dermatologie, concerne « les conséquences psychologiques de telles pratiques sur le développement de l’image de soi chez l’enfant ».
Source : Communiqué des Sociétés françaises de Dermatologie et de Dermatologie pédiatrique, Santé publique France
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche