Lumière nocturne : le rythme circadien perturbé
26 octobre 2015
A terme, la lumière artificielle nocturne fragilise le métabolisme. ©Phovoir
L’horloge interne est particulièrement sensible à la lumière. Ainsi les rayons du soleil influent-ils sur le sommeil, l’appétit et l’humeur. L’exposition prolongée à la lumière nocturne fragilise cet équilibre. Chez les travailleurs de nuit en particulier, elle augmente le risque de cancers.
Lorsque l’horloge interne reçoit le message transmis par la lumière naturelle pendant la journée, l’organisme est synchronisé. Mais quand l’exposition à la lumière artificielle persiste la nuit, l’horloge se dérègle. « L’organisme, désynchronisé, souffre de divers troubles dont certains peuvent être graves (augmentation du risque de troubles du sommeil, de maladies cardiovasculaires…) », précise l’Académie nationale de médecine.
En France, 15% de la population est atteinte par ce dérèglement. En première ligne, les travailleurs de nuit et ceux dont les horaires de travail ne sont pas fixes. Indirectement les adolescents sont aussi concernés, « à cause du temps passé devant les écrans ». La lumière émise par les ordinateurs et les télévisions est en effet connue pour retarder le temps d’endormissement et réduire la qualité du sommeil. Dans les deux cas, cette surexposition à la lumière artificielle favorise « une fatigue accrue, une somnolence diurne et des anomalies métaboliques ». Autres risques repérés, chez les jeunes en particulier, « des troubles neurocognitifs avec baisse des résultats scolaires et des troubles de l’humeur ».
Un risque de cancer ? L’Académie de médecine rappelle aussi l’incidence du cancer chez les travailleurs de nuit. L’exposition nocturne à la lumière supprime le pic nocturne de mélatonine, connu pour ses effets anti-cancérigènes. Ainsi « l’incidence du cancer du sein est augmentée de 30% chez les travailleuses de nuit, comparées aux femmes exerçant la journée », révèle l’INSERM. « Une augmentation particulièrement marquée chez les femmes ayant maintenu cette cadence pendant plus de 4 ans, ou chez celles dont le rythme était de moins de 3 nuits travaillées par semaine, impliquant des décalages de phase plus fréquents entre les rythmes diurne et nocturne. »
Pour une meilleure prévention, la Docte Assemblée préconise de sensibiliser les professionnels de santé pour renforcer la surveillance des travailleurs concernés. Et mieux informer les jeunes des conséquences aux carences de sommeil.
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Source : Académie nationale de médecine, le 7 octobre 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon