Parkinson : les flavonoïdes allongent-ils l’espérance de vie ?
03 février 2022
Notamment retrouvés dans le thé, le raisin, les fruits rouges et le chocolat noir, les flavonoïdes sont précieux pour la santé. Parmi les différents bienfaits, des scientifiques ont observé une augmentation de l’espérance de vie chez les patients atteints de la maladie de Parkinson… et gourmands de flavonoïdes. Explications.
Découverts par le scientifique hongrois Albert Szent-Györgyi, prix Nobel de médecine en 1937, les flavonoïdes entrent dans la composition des oignons, du raisin, du céleri, du persil, des pommes, des fruits rouges (myrtilles, cassis, grenade, fraises…), mais aussi des légumineuses (pois chiche, fèves…), du café, du thé, du cacao et du soja.
De la famille des phytonutriments, ces flavonoïdes existent en très grand nombre : plus de 6 000 catégories sont aujourd’hui répertoriées et classées en différents sous-groupes : les flavones, les anthocyanidines, les flavonols et les isoflavones.
Obésité, diabète…
Les flavonoïdes présentent des vertus antioxydantes permettant de limiter le risque d’obésité et de diabète sur le long terme. Leurs propriétés anti-inflammatoires participent à la prévention des cancers s’ils sont consommés régulièrement. Contre les cancers hormonaux (ovaires, seins, prostate) notamment, certains flavonoïdes (retrouvés dans le soja, les légumineuses) ont aussi une action protectrice. Autant de propriétés bénéfiques pour la santé. Ce n’est donc pas un hasard si l’on vante les bienfaits d’une alimentation riche en fruits et légumes !
Années de vie supplémentaires
Les catéchines, des flavonoïdes de la famille des flavanols, jouent un rôle protecteur sur la fonction neurologique. Des chercheurs ont observé pendant 33 années l’effet des flavonoïdes auprès de 1 521 patients atteints de la maladie de Parkinson, avant et après la pose du diagnostic. La moyenne d’âge était de 72 ans. Tous les 4 ans, les participants devaient renseigner leurs prises alimentaires par questionnaire. La quantité et la nature des flavonoïdes étaient relevées, avec une attention particulière portée aux catéchines (thé, pommes, vin) et aux anthocyanidines (vin, myrtilles).
Résultat : « à la fin de l’étude, 944 (soient 75%) des volontaires étaient décédés des suites de la maladie de Parkinson pour 513 patients, de complications cardiovasculaires pour 112 et de cancers pour 69 malades », décrit le Pr Gao.
Et « les plus gros consommateurs de flavonoïdes avaient 70% de chances en plus d’être en vie à la fin de l’étude comparés aux petits consommateurs ». Un lien d’autant plus probant chez les hommes.
En quelles proportions ce bénéfice est-il escompté ? « L’équivalent de trois portions de flavonoïdes par semaine », détaille le Pr Xiang Gao, principal auteur de l’étude. C’est-à-dire « une tasse de thé, une poignée de myrtilles, une orange, un verre de jus d’orange, une pomme. »
*The Pennsylvania State University in University Park
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Source : American Academy of Neurology, le 26 janvier 2022
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet