PMA : les gynécologues, toujours favorables à l’autoconservation des ovocytes

19 février 2018

En 2018, la loi n’autorise toujours pas l’auto-conservation des ovocytes par convenance. Un constat qui désole le Collège national des Gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Lequel avait pourtant déjà émis un avis favorable à cette évolution en… 2012. A deux semaines de la journée internationale des Droits des Femmes ce 8 mars, et au moment où se tiennent les Etats-généraux de la bioéthique, les gynécologues rappellent leur position favorable à cette option pour toutes les femmes.

Faire prélever des ovocytes, les vitrifier puis les conserver, de façon à pouvoir les utiliser au moment choisi par la femme. Voici le principe de l’auto-conservation des ovocytes. Cette possibilité est actuellement interdite en France. Seules les patientes souffrant d’un cancer peuvent bénéficier de ce recours. Autre exception, les donneuses d’ovocytes, qui peuvent choisir cette option à condition de « donner leurs 5 premiers ovocytes à une autre femme ».

Or « il n’est pas admissible de limiter la possibilité d’auto-conservation aux seules femmes qui accepteraient de donner une partie de leurs ovocytes », estime le CNGOF. « Un tel chantage paraît éthiquement inacceptable. » D’autant plus que « les hommes ne le subissent pas ». En effet, ceux-ci peuvent faire congeler leur sperme sans condition particulière dans des banques dédiées.

Le recul de l’âge de la maternité, un argument fort

Le CNGOF avance d’autres arguments en faveur d’une autorisation à toutes les femmes. « L’auto-conservation d’ovocytes constitue un progrès médical car elle est, avec le don de gamètes, la seule méthode de traitement de l’infertilité réellement efficace à 40 ans et plus », soulignent les gynécologues.

En France, depuis de nombreuses années déjà, « l’âge de la maternité ne cesse de reculer et les femmes qui consultent pour infertilité sont, elles aussi, plus âgées. » Or l’auto-conservation ovocytaire, « à un moment où la femme est encore fertile, permet à celles qui n’ont pas pu exaucer leur souhait de maternité de préserver leur fertilité ».

A noter : le don d’ovocytes souffre de pénurie en France. Par conséquent, de nombreuses femmes se tournent vers des centres étrangers, en Espagne et en Belgique notamment.

  • Source : CNGOF, 19 février 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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