Protections hygiéniques : des substances toxiques encore détectées
29 septembre 2023
Selon un essai mené par 60 Millions de consommateurs, qui a analysé la composition des protections périodiques jetables, des contaminants se trouvaient dans nombre de produits testés. Explications.
Glyphosate, phtalates, dioxines… ces contaminants sont suspectés ou coupables d’être des cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques (pouvant altérer la fertilité) ou perturbateurs endocriniens. En tout, le magazine 60 Millions de consommateurs a ciblé neuf substances toxiques dans 24 protections menstruelles jetables – tampons, serviettes, protège-slips : le glyphosate et son résidu l’Ampa, les dioxines, les composés organiques halogénés absorbables (AOX), les allergènes, les phtalates, les triclosan, les métaux lourds, les formaldéhydes, l’argent ont ainsi été recherchés.
Des connaissances encore incomplètes
Selon les résultats publiés dans le numéro d’octobre du mensuel, la plupart des contaminants recherchés n’ont pas été retrouvés dans des quantité alarmantes. Soit « des valeurs que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) estime, d’après les connaissances actuelles, ne pas présenter de risque majeur pour la santé ». Mais la présence de ces substances, même résiduelle, est jugé non acceptable par le magazine. En cause, des connaissances encore très lacunaires notamment concernant les muqueuses et les seuils à partir desquels l’effet perturbateur endocrinien entre en action. « C’est pourquoi, dans les résultats de notre comparatif, nous pénalisons les produits qui en contiennent, même à l’état de traces ».
Les labels pas suffisamment investis dans la santé humaine
Ainsi, un produit en coton bio avec ou sans label pourra très bien contenir du glyphosate notamment. « L’allégation n’implique pas que l’absence de contaminants soit garantie – et elle se limite au coton, les autres fibres végétales contenues dans le produit ne sont pas concernées », explique 60 Millions de consommateurs. En outre, les labels tiennent compte avant tout de l’impact environnemental du produit. Seul Oeko-Tex s’engage à garantir l’innocuité d’un produit pour la santé humaine.
Dans le détail, parmi les labellisés, des AOX ont été retrouvés chez Nana, Love&Green et Tampax, des dioxines dans les tampons Tadam, Carrefour Soft, Saforelle et les serviettes Joone, du glyphosate ou de l’Ampa dans les tampons Tadam, Saforelle, Natracare, les Petites Choses et les serviettes Joone.
Parmi les protections périodiques jetables, les tampons sont les moins élèves. Pourtant ce sont eux qui sont le plus en contact avec les muqueuses. Le magazine de défense des consommateurs appelle à garantir l’absence de glyphosates et dioxines dans les tampons et à renforcer le cahier des charges des labels notamment concernant la santé humaine.