Santé : les Français se portent plutôt bien
11 mai 2017
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Globalement, les Français sont en bonne santé. C’est ce que révèle le dernier rapport sur l’état de santé de la population dans notre pays de Santé publique France et de la DREES. Toutefois, les inégalités sociales et territoriales restent marquées et le poids des maladies chroniques et des comportements à risques se font encore sentir.
Comment vont les Français ? La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et Santé publique France fournissent une réponse assez complète sur l’état de santé de nos concitoyens grâce à leur rapport 2017 sur le sujet. Et le constat est plutôt positif.
L’espérance de vie est élevée, car elle atteint 85 ans pour les femmes et 78,9 ans pour les hommes. La mortalité toutes causes confondues continue à diminuer, pour toutes les classes d’âges, pour les hommes et les femmes. Montrant bien une réduction de la mortalité de la plupart des maladies chroniques : cancers, maladies cardio-vasculaires, maladies respiratoires, diabète… Quant à la mortalité liée aux comportements à risques, elle continue à baisser, notamment chez les hommes.
Mais de nombreux bémols sont apportés par les rédacteurs du rapport. Concernant la mortalité d’abord, « la mortalité prématurée et évitable continue de représenter un poids important ». Ainsi, « près d’un décès sur cinq est prématuré », notent les rédacteurs. Et 30% de ces décès pourraient être évités par une réduction des comportements à risque.
Les comportements à risque se poursuivent
En matière de comportements à risque justement, les Français ne sont pas très bons élèves. « Le tabagisme reste trop important », indiquent les auteurs. Dans le détail, « chez les femmes, la proportion de fumeuses est restée stable depuis les années 1970. Chez les hommes, si la consommation de tabac baisse nettement sur la même période, elle reste supérieure à celle des femmes ». Pour l’alcool, ce sont les comportements d’alcoolisation ponctuelle importante (API) qui posent problèmes car ils sont en augmentation, contrairement aux consommations quotidiennes.
D’autres recommandations de santé publique ne semblent pas encore avoir été intégrées par les Français. Lesquels sont, pour la moitié des adultes, en surpoids. Tandis qu’un sur six souffre même d’obésité. « La consommation de fruits et légumes et la pratique sportive restent insuffisantes », soulignent les auteurs.
Autre comportement à risque : l’activité sexuelle. « Les infections sexuellement transmissibles sont en augmentation puisqu’entre 2012 et 2014, le nombre de diagnostics a augmenté de 12% pour les infections à Chlamydia, et de 25% pour les gonococcies ».
Des inégalités persistantes
Les rédacteurs du rapport 2017 ont également noté une tendance importante et peu favorable à la santé des Français : l’importance des inégalités sociales. Celles-ci sont « présentes à tous les âges de la vie, dès la grossesse ». Pour preuve, « l’espérance de vie des hommes cadres à 35 ans est de 49 ans, soit 6,4 ans de plus que celle des hommes ouvriers ».
Et les comportements liés à la santé sont aussi marqués par des différences sociales nettes. C’est le cas de la nutrition, de l’activité physique ou de la consommation de tabac. « Par exemple les enfants d’ouvriers souffrent toujours davantage de surcharge pondérale et de mauvais état de santé bucco-dentaire que les enfants de cadres », ajoutent-ils.
Enfin, l’inégal accès aux soins en fonction des régions explique en grande partie les inégalités territoriales de santé : « l’espérance de vie est en moyenne plus élevée dans la moitié sud de la France métropolitaine [et] en Île-de-France ».
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Source : Santé publique France – DRESS, 11 mai 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche