Une vieille molécule contre la gonorrhée et la méningite antibiorésistantes ?

07 décembre 2020

Une molécule utilisée depuis longtemps en chimie a montré son efficacité contre deux souches de bactéries de la famille Neisseria, responsables de la gonorrhée et de la méningite à méningocoques. Un effet confirmé dans le cas de bactéries résistantes aux antibiotiques. Une piste encourageante dans la lutte contre ce fléau de santé publique.

Les bactéries résistantes aux antibiotiques sont de plus en plus nombreuses. Et dans le contexte pandémique actuel, les scientifiques redoutent encore une augmentation de ce phénomène en raison de l’utilisation accrue d’antibiotiques. Il est donc pressent de trouver de nouvelles pistes pour lutter contre ces microbes. C’est ce qu’a fait une équipe québécoise en montrant l’intérêt d’une molécule bien connue en chimie, et notamment dans la culture de bactéries.

Tétraphénylborate de sodium (NaBh4) – c’est son nom – est une molécule simple, disponible et peu coûteuse. Selon les chercheurs, « elle pourrait grandement aider dans le cadre de la lutte contre deux types de Neisseria pathogènes », responsables de la gonorrhée et de la méningite à méningocoques.

Comment ? « Nous avons remarqué que la molécule détruit seulement les Neisseria pathogènes. Elle n’affecte pas les autres types de Neisseria qui se trouvent dans le système respiratoire supérieur et qui peuvent être bénéfiques », souligne Frédéric Veyrier, responsable scientifique de la Plateforme de caractérisation des nanovéhicules biologiques ou de synthèse et principal auteur de l’étude. Et la force de cette découverte réside dans le maintien de l’efficacité de cette molécule contre les bactéries résistantes. En effet, même contre des « bactéries moins sensibles au traitement », celles-ci « perdaient complètement leur virulence ». A suivre.

  • Source : Institut national de la Recherche scientifique (INRS) du Québec, 24 novembre 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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