Votre proche souffre de schizophrénie ? La prise en charge évolue
13 avril 2018
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Près de 600 000 patients souffrent de schizophrénie en France. Une pathologie mal connue et victime de nombreuses idées reçues. A titre d’exemple, la schizophrénie est encore perçue comme une maladie dangereuse par 83% des Français. Pourtant, la prise en charge évolue avec pour objectif de faciliter la vie des patients, d’améliorer l’observance aux traitements et de leur permettre d’atteindre le rétablissement.
La schizophrénie touche près de 600 000 personnes en France. C’est l’une des maladies mentales les plus fréquentes dans le monde. Elle se déclare le plus souvent au cours de l’entrée dans la vie adulte. Une information que plus de 6 Français sur 10 ignorent.
Cette atteinte neurobiologique se caractérise par des distorsions de la réalité touchant les mécanismes de la pensée, les perceptions, les émotions, le langage, l’estime de soi et le comportement. Contrairement à ce que pense 81% des Français, le dédoublement de la personnalité n’est pas un symptôme de la schizophrénie.
La maladie évolue en général avec des rechutes de psychose aigue – perte de contact avec la réalité – avant de se stabiliser avec des symptômes d’intensité variable. Ces rechutes aggravent l’état du patient avec l’apparition d’une perte irréversible des fonctions cognitives. D’où la nécessité d’une prise en charge précoce, visant à diminuer les symptômes et préserver la qualité de vie des patients. Mais aussi celle des proches. Car la maladie peut être à l’origine de tensions au sein des familles et les proches aidants ont un rôle capital à jouer. Ce suivi repose sur l’association d’un traitement médicamenteux, d’une approche psychothérapeutique et d’un accompagnement psycho-social. D’ailleurs, plus de 70% des aidants pensent que, si elle est bien traitée, la schizophrénie permet d’avoir « une vie presque normale ».
Les antipsychotiques à action prolongée : une évolution dans la prise en charge
L’évolution de la prise en charge a notamment été marquée par l’arrivée des premiers traitements pharmacologiques dans les années 50. Ils ont prouvé leur efficacité dans la réduction des symptômes psychotiques. Aujourd’hui, l’un des grands défis est de rendre les patients observants. Car le fait d’arrêter son traitement augmente le risque de rechute. Les antipsychotiques injectables, par leur durée d’action, ont donc représenté un tournant important dans cette prise en charge.
Développées pour favoriser l’observance, ces molécules réduisent le risque de rechute ou de réhospitalisation. On observe également une amélioration du fonctionnement global du patient au quotidien. Sans compter qu’il n’a pas à prendre un traitement tous les jours. Les patients se disent de meilleure humeur, plus énergiques, moins anxieux et moins dépressifs.
De plus, très souvent les parents ou les conjoints doivent prendre soin d’une personne atteinte de schizophrénie. Ils doivent par exemple dans 94% des cas rappeler à leur proche souffrant de bien prendre son traitement. Les patients peuvent trouver la prise en charge la plus adaptée à leur situation, grâce à un dialogue avec leur médecin et l’équipe soignante. Cet échange est capital pour aborder l’ensemble des options thérapeutiques.
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Source : INSERM. Neurosciences, sciences cognitives, neurologie, psychiatrie. Dossiers d’information schizophrénie - https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/schizophrenie (consulté le 15 février 2018) - Le grand baromètre de la schizophrénie réalisé par Opinion Way pour Janssen en partenariat avec la Fondation Pierre Deniker, l’association PromesseS et UNAFAM – Mars 2018 - http://www.janssen.com/france/le-grand-barometre-de-la-schizophrenie - Llorca OM. La schizophrénie. Encyclopédie Orphanet, janvier 2004 - https://www.orpha.net/data/patho/FR/fr-schizo.pdf (consulté le 15 février 2018)
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Laura Bourgault