Zika : le 1er trimestre de la grossesse plus à risque pour l’enfant
15 mars 2018
Natalya Lysenko/shutterstock.com
Selon des chercheurs français, le risque de complications neurologiques chez les enfants nés de mamans atteintes par le virus zika augmente lorsque l’infection survient pendant le premier trimestre de la grossesse.
Des chercheurs français* ont évalué le risque de complications neurologiques chez les enfants nés de mamans touchées par le virus zika, en fonction du stade de la grossesse lors de l’infection. La même analyse a été faite concernant le risque de microcéphalies graves. Publié dans le New England Journal of Medicine, ce travail a été lancé au cours de l’épidémie du virus Zika rapportée sur le continent américain (dont les Antilles françaises) en 2016.
L’étude a porté sur plusieurs milliers de femmes ayant « vécu leur grossesse pendant l’épidémie de zika dans les Territoires français d’Amérique ». Toutes « ont présenté une infection à virus zika confirmée biologiquement entre mars 2016 et novembre 2016. Elles ont été suivies tous les mois jusqu’au terme de leur grossesse ». Pendant ces 9 mois, les complications et traitements ont été relevés. Et en cas « d’anomalie fœtale détectée lors d’une échographie, un examen supplémentaire du fœtus par IRM était réalisé ».
Du 1er au 3e mois…
Résultats, les infections contractées pendant le premier trimestre de la grossesse apparaissent comme les plus risquées pour la santé neurologique de l’enfant.
Le taux global de complications neurologiques pendant la grossesse est de 7%. La fréquence des complications neurologiques est de 12,7% quand l’infection a lieu pendant le premier trimestre de la grossesse. Elle est de 3,6% lorsque la mère est infectée au cours du 2e trimestre, et de 5,3% en cas de contamination rapportée au 3e trimestre ;
Le pourcentage global de microcéphalies graves sur les 9 mois de grossesse s’élève à 1,6%. La fréquence est de 3,7% si l’infection survient pendant le 1e trimestre, de 0,8% quand le virus touche la future maman au 2e trimestre de sa grossesse et de 0 lorsque la maladie survient au troisième trimestre.
« Même si ces taux de complications sont faibles par rapport à d’autres infections virales chez la femme enceinte, ils restent préoccupants car en phase épidémique le virus Zika peut contaminer plus de 50% d’une population », explique Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’Epidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur, et co-investigateur de l’étude.
Et après ?
« Ces résultats sont les premiers issus des analyses de cette cohorte car les bébés sont encore très jeunes mais le suivi de l’ensemble des enfants sera indispensable pour identifier d’éventuelles complications plus tardives », conclut Bruno Hoen, médecin chercheur à l’Inserm et au CHU de la Guadeloupe et investigateur principal de l’étude.
*Inserm, Institut Pasteur, CHU de la Guadeloupe