Grossesse : arrêtez de fumer, sauvez votre Bébé !

26 avril 2013

Un quart des Françaises fument pendant leur grossesse. ©Phovoir

Nicotine, goudrons, monoxyde de carbone… Fumer pendant la grossesse nuit à votre santé, bien sûr, mais surtout à celle de votre futur enfant. Pourtant, un quart des Françaises enceintes s’acharne à en griller une régulièrement, jusqu’au terme. La moitié d’entre elles fument même  jusqu’à 10 cigarettes par jour ! Visiblement, un petit point sur les raisons d’arrêter s’impose. Le Dr Marion Adler, tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart (92), nous donne les clés pour y parvenir dans la vidéo ci-dessous.

Lorsque vous aspirez la fumée d’une cigarette, vous inhalez plus de 4 000 substances chimiques, dont plus de 60 sont classées cancérigènes par le Comité International de Recherche sur le Cancer. Des poisons parmi lesquels de la naphtaline, de l’arsenic, de l’acétone, du cadmium ou encore du monoxyde de carbone (CO). Si vous êtes enceinte, ce pot-pourri empoisonne votre fœtus. Mais ce n’est pas tout : il est exposé à un taux 2 à 2,4 fois plus concentré que vous-même. « Le fœtus n’a pas encore les défenses suffisantes pour dégrader les substances ingérées – comme le font les organismes adultes », explique le Dr Philippe Arvers, addictologue à Grenoble.

Des risques accrus

Or « 35% des Françaises fument au début de leur grossesse », note-t-il. Plus grave, « elles sont encore 25% à fumer jusqu’à l’accouchement. » Des chiffres alarmants étant données les conséquences graves du tabagisme sur l’enfant à naître. « Au cours de la grossesse, le risque d’avortements spontanés, de placenta prævia et d’accouchements prématurés est nettement augmenté », poursuit le Dr Arvers.

« Le pouvoir de fixation du monoxyde de carbone est au moins 200 fois supérieur à celui de l’oxygène. Par conséquent, les globules rouges véhiculent plus de CO que d’oxygène dans l’organisme du fœtus. Il se trouve alors en hypoxie », explique Philippe Arvers. Les conséquences sur sa santé sont multiples. « Plus la femme fume, plus le poids de naissance de l’enfant sera réduit. Son développement psychomoteur et staturo-pondéral et sa fonction pulmonaire en seront affectés. » Ces petits seront également plus souvent sujets à des infections ORL, à des cancers infantiles et à la mort subite du nourrisson.

Un sevrage vital

Peur de grossir, d’être stressées… certaines femmes ne sont tout simplement pas convaincues des bienfaits de l’arrêt du tabac pendant la grossesse. « C’est pourtant quand on arrête de fumer que le niveau d’anxiété baisse », assure le Dr Arvers, qui suit de nombreuses femmes enceintes dans leur sevrage. « Nous proposons des alternatives comme des exercices de relaxation, de sophrologie. »

Les substituts nicotiniques sont en outre privilégiés au cours des 2 premiers tiers de la grossesse. Place ensuite à la psychothérapie cognitive et comportementale. « De toutes manières, la nicotine des patches et autres gommes à mâcher sera moins néfaste que la fumée », insiste-t-il. Sachez en outre que la prise en charge de ces substituts est triplée en cas de grossesse. Ainsi, l’Assurance-maladie rembourse-t-elle 150€ (soit environ l’équivalent de 3 mois de substituts nicotiniques), contre 50€ en temps normal.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : interview du Dr Philippe Arvers, addictologue à Grenoble et attaché en addictologie du service de pneumologie de l'hôpital d'instruction des Armées Desgenettes (HIA), à Lyon, 5 avril 2013 - interview du Dr Marion Adler, tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart (92), au Salon Gynécologie Obstétrique pratique, 20-21-22 mars 2013

Aller à la barre d’outils