Santé périnatale : la France, dans la moyenne européenne

28 mai 2013

L’âge de la femme enceinte et son poids constituent des facteurs de risque en cours de grossesse. ©Phovoir

Comparer les pays européens en matière de santé périnatale n’est pas toujours aisé. Les résultats du rapport EURO-PERISTAT, publié par l’INSERM, en sont la preuve. Il présente des données de 2010 concernant 26 pays européens, plus l’Islande, la Norvège et la Suisse. Si la France se situe dans la moyenne pour presque tous les indicateurs, elle ne comptabilise pas la mortinatalité (les naissances d’enfants sans vie) selon les mêmes méthodes que ses voisins.

La France présente le taux de mortinatalité le plus élevé d’Europe. Avec 9,2 pour 1 000 naissances, son résultat n’a pas évolué depuis 2003. C’est la principale différence entre l’Hexagone et les autres pays dans ce rapport. Une explication possible : « 40% à 50% des mort-nés en France seraient attribuables à des interruptions médicales de grossesse (IMG) », soulignent les rédacteurs du rapport. En effet, les IMG sont inclues dans le décompte de l’ensemble des mort-nés, ce qui n’est pas le cas dans les tous autres pays.

Pour les autres indicateurs de santé, en revanche, « la France est bien placée, sans pour autant se situer parmi les cinq pays ayant les meilleurs résultats ». Ainsi, la mortalité néonatale, c’est-à-dire le décès dans les 27 premiers jours après la naissance, est en légère baisse, passant de 2,6 pour 1 000 naissances vivantes à 2,3 en 2010. En Europe, ces taux varient entre 1,2 et 5,5. La France se situe donc au 17e rang, derrière notamment l’Islande, la Finlande, la Suède, l’Estonie, le Danemark et la République tchèque.

Des mères plus âgées

La prématurité, qui correspond aux naissances avant 37 semaines d’âge gestationnel, est en légère hausse en France par rapport à 2003. Elle passe de 6,3% à 6,6% des naissances vivantes. Sur cet indicateur, la France est au 10e rang.

Les grossesses gémellaires ne sont pas dénuées de risques, tant pour la mère que pour son futur enfant. En France, leur taux est de 17,4 pour 1 000 accouchements. Celui-ci a augmenté depuis 2003, où il était de 15,8 pour 1 000. « L’évolution en France pourrait provenir en partie de l’augmentation de l’âge maternel », précisent les rédacteurs. En effet, le pourcentage de mères de 35 ans et plus y est de 19,2%. « Toutefois, les primipares sont un peu moins nombreuses à cet âge-là en France, en raison de notre taux de fécondité élevé », précise Jennifer Zeitlin, coordinatrice scientifique du projet EURO-PERISTAT et membre de l’unité INSERM U953 « Recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes et des enfants » à Paris. S’il situe notre pays dans une position moyenne par rapport aux autres, ce pourcentage a nettement augmenté par rapport à 2003, où il était de 15,9%.

Facteurs de risque

Concernant l’obésité, la France semble moins touchée que ses voisins européens. Les obèses y représentent « seulement » 9,9% des femmes enceintes. Cependant, ce facteur de risque devient plus fréquent dans notre pays, puisqu’il était de 7,4% en 2003. Pour l’année 2010, seules la Pologne (7,1%) et la Slovénie (9%) affichent des pourcentages inférieurs. De son côté, le Royaume-Uni (Ecosse) comptait 20,7% d’obèses parmi ses femmes enceintes, cette même année.

A l’inverse, le pourcentage des femmes qui fument pendant leur grossesse est élevé dans l’Hexagone, où il est de 17%. Dans le reste de l’Europe, il varie de 5% – dans les pays où les taux sont les plus bas – à 13% au Danemark, 14% en Espagne (Catalogne), 15% en Irlande du Nord et 19% en Ecosse.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : INSERM, 27 mai 2013

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