Asthme : et si c’était le fast-food ?

07 février 2013

En France, 10 à 15 % des adolescents présentent des crises d’asthme. © Phovoir

Hamburgers, frites, glaces… Manger plus de trois fois par semaine au fast food aggraverait les manifestations d’asthme, de rhinite allergique et d’eczéma.  Chez les enfants et les adolescents seulement, certes. Cette curieuse association a été identifiée au terme d’une vaste étude internationale publiée en ligne dans la revue Thorax.

L’équipe dirigée par le Pr Innes Asher, du département de pédiatrie à l’Université d’Auckland (Nouvelle Zélande) appuie ses observations sur les données de 319 000 adolescents de 13 et 14 ans, et de 181 000 enfants de 6 et 7 ans.  Tous étaient des participants à une étude internationale lancée en 1991 dans une centaine de pays, l’étude ISAAC (Etude internationale de l’asthme et des allergies dans l’enfance).

Fruits contre hamburgers

Les chercheurs ont interrogé les jeunes et leurs parents. Les questions portaient sur la survenue de symptômes respiratoires au cours des 12 derniers mois, mais aussi sur la consommation de certains aliments connus pour leurs effets protecteurs (céréales, fruits, légumes…) ou au contraire délétères pour la santé comme la junk food.

Ils ont ainsi découvert que seule cette dernière était associée à une aggravation des symptômes. Et cela dans les deux tranches d’âge, quels que soient le pays, le niveau social ou le sexe. Le fait de prendre 3 repas ou plus par semaine sous cette forme était lié à une augmentation du risque d’asthme sévère de  39% chez les adolescents, et de 27% chez les enfants. Dans une moindre mesure, ce mode d’alimentation aggraverait les symptômes de rhinite allergique et d’eczéma.

En revanche, la consommation de fruits à raison de trois fois ou plus par semaine, aurait un effet protecteur. Si ces derniers ne font pas disparaître les symptômes, ils en réduiraient la sévérité de 11% chez les ados, et de 14% chez les enfants. « Les acides gras saturés de la nourriture de fast-food et les antioxydants des fruits expliquent sans doute cet état de fait » commentent les auteurs. « Cependant, pour le moment, il ne s’agit là que de statistiques et des travaux supplémentaires seront nécessaires. »

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet et Marc Gombeaud

  • Source : British Medical Journal, 14 janvier 2013

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