Dépistage, alimentation, sport… le gouvernement dévoile son plan de prévention

26 mars 2019

Ce 25 mars, le gouvernement a dressé le bilan de sa politique préventive. Et informe des changements à venir. Le sport (natation dès 4 ans), la nutrition (menus bio à la cantine) sont à l’honneur. Ainsi que le remboursement des tests de dépistage de l’angine prévu pour 2020.

Nutrition, sport, tabagisme, antibiorésistance… lors du 2e comité interministériel pour la santé organisé ce 25 mars, le gouvernement fait le bilan des mesures mises en place depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron. Et publie la liste des évolutions à venir dans le champ de la prévention.

La lutte contre le tabac (paquets neutres, augmentation du prix, remboursement des dispositifs de sevrage…) porte ses fruits, avec 1,6 million de fumeurs en moins depuis 2016.

La couverture de la vaccination hexavalente* a augmenté de 93% à 98% selon les premières estimations. Les résultats de la décision d’Agnès Buzyn, ministre en charge de la santé, de rendre obligatoire 11 vaccins dans la population des 3-11 ans.

Le Nutriscore fait des adeptes : plus de 100 entreprises se sont engagées à publier ce barème facultatif de lettres et de couleurs indiquant la qualité nutritionnelle des produits industriels.

La formation aux gestes de premiers secours s’infiltre dans les populations jeunes. Ainsi, grâce au Plan lancé par le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, « 63% des élèves ont été formés ou sensibilisés aux gestes de premier secours, soit 15% de plus qu’en 2017 ».

Quels sont les changements annoncés ?

Côté nutrition, le gouvernement affiche un objectif de réduction de la consommation de sel de 30% d’ici à 2025. Et d’inclure 50% de produits biologiques ou issus de l’agriculture durable dans la nourriture distribuée par la restauration collective, d’ici à 2022. Autre point, une « semaine de la dénutrition » sera organisée pour sensibiliser aux risques de carences nutritionnelles auprès de la population âgée. D’ici à 2023, l’objectif étant de « réduire de 20% le pourcentage des malades hospitalisés dénutris à la sortie d’hospitalisation ».

Pour une prise en charge du surpoids et de l’obésité la plus précoce possible, Agnès Buzyn prévoit de systématiser la saisie de la taille et du poids dans le dossier médical partagé, dès le plus jeune âge. Dans les 4 années à venir, le gouvernement compte diminuer de 15% l’incidence de l’obésité adulte, et de 20% le surpoids et l’obésité des enfants et des adolescents.

Au rayon sport et prévention, la natation sera obligatoire dès 4 ans grâce au programme scolaire « J’apprends à nager dès 4 ans » pour renforcer la prévention contre le risque de noyades. En post-opératoire, l’activité physique sera aussi recommandée aux patients atteints de maladies chroniques, les femmes atteintes d’un cancer du sein pourront bénéficier « d’un parcours optimisé ». Les seniors bénéficieront des stages de préparation à la retraite incluant une sensibilisation aux activités physiques et sportives.

Pour un meilleur accès aux soins, les médecins du travail pourront prescrire des vaccins. Et si l’état de santé d’un enfant le nécessite, les médecins scolaires pourront prescrire en prévention des traitements pris en charge par l’Assurance-maladie.

Autre évolution concernant l’accès aux soins, auprès des personnes handicapées cette fois : « dès l’automne 2019, la prise en charge des programmes organisés de dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et du côlon ne relèvera plus du budget des établissements médico-sociaux pour personnes handicapées [mais] du droit commun de l’Assurance-maladie. » Aujourd’hui encore, « les personnes en situation de handicap ont un recours réduit » à ces dépistages**.

Les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) pour les angines pourront être effectués en pharmacie***, à compter du 1er janvier 2020. Ces dispositifs permettent de vérifier l’origine de l’infection (bactérienne ou virale). Ils seront remboursés à 100% par l’Assurance-maladie. Jusqu’ici, ils coûtaient 10 euros et n’étaient pas remboursés. L’objectif : limiter la prescription inutile d’antibiotiques, phénomène courant alimentant l’antibiorésistance. « Environ 10% des prescriptions d’antibiotiques correspondent à un traitement pour angine (9 millions de cas chaque année) alors que 80% des angines sont dues à des virus, donc ne nécessitent pas d’antibiotique », déclare le gouvernement.

Comment ça marche ? Après prélèvement dans la gorge effectué avec un coton-tige, l’analyse de l’échantillon donne ses résultats en 5 à 10 minutes. Si le test révèle une infection bactérienne, alors le pharmacien dirigera le patient vers son médecin généraliste pour bénéficier d’une prescription d’antibiotique.

*diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, Haemophilus influenzae de type B et hépatite B
**selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES)
***aujourd’hui, seuls les médecins peuvent utiliser ces TROD en consultations. Mais seuls 40% des médecins généralistes les ont commandés en 2017

  • Source : Comité interministériel pour la santé, le 25 mars 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Vincent Roche

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