Quatre « thérapies complémentaires » à ne pas écarter

06 mars 2013

Près d’un Français sur dix font appel aux thérapies complémentaires . ©Phovoir

Art-thérapie, santé holistique, luminothérapie ou naturopathie… sont autant de thérapies dites « complémentaires ». Au nombre de 400 selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ces pratiques ne reposent dans la plupart des cas, sur aucun fondement scientifique. Toutefois, quatre d’entre elles font exception. L’acupuncture, la médecine manuelle, l’hypnose et le tai-chi ont fait la preuve de leur efficacité, notamment contre la douleur. Dans un rapport rendu public aujourd’hui, l’Académie nationale de médecine fournit pour la première fois, une définition claire de chacune.

L’acupuncture repose sur la théorie plusieurs fois millénaire du yin et du yang. Les changements pathologiques correspondent à un déséquilibre de ces deux éléments. L’objet de l’acupuncture est de réguler cet équilibre par manipulation de l’énergie Qi en insérant des aiguilles sur les points définis par la pratique. Lombalgies, céphalées, arthrose, douleurs de l’accouchement ou encore nausées et vomissements liés à la chimiothérapie anticancéreuse… La liste des maladies pouvant en bénéficier, déjà au nombre de 43 pour l’OMS en 1979, ne cesse de s’étendre ;

La médecine manuelle. Ostéopathie et chiropraxie sont toutes deux basées sur le principe de la manipulation thérapeutique du corps. Après une large revue des connaissances en la matière, la docte assemblée conclut que « les manipulations rachidiennes peuvent se montrer modérément efficaces sur la lombalgie aiguë, subaiguë ou chronique, sur la cervicalgie aiguë, subaiguë ou chronique, sur la céphalée d’origine cervicale, les états vertigineux d’origine cervicale, et à un moindre degré sur la migraine ». Les auteurs du rapport préviennent toutefois de « leur effet incertain sur les céphalées de tension » et mettent en garde contre les complications possibles des manipulations cervicales qui, « bien que rares, peuvent se révéler graves ».

A l’origine technique de psychothérapie, l’hypnose est « un état d’attention focalisée et d’absorption interne avec suspension partielle de l’éveil ». Elle est considérée comme dotée de vertus réparatrices. Pour les Académiciens, « les indications les plus intéressantes semblent être la douleur liée aux gestes invasifs chez l’enfant et l’adolescent. Ainsi que les effets secondaires des chimiothérapies anticancéreuses. Toutefois il est possible que de nouveaux essais viennent démontrer l’utilité de l’hypnose dans d’autres indications. »

Le tai-chi est un art martial chinois. Il a évolué au cours des siècles vers une pratique régulière d’exercices physiques complexes. Il est composé d’exercices de relaxation, de respiration maîtrisée et profonde ainsi que de postures définies enchaînées les unes aux autres par des mouvements lents et harmonieux. Et selon l’Académie, cette thérapie présente un intérêt dans la lutte contre l’hypertension artérielle et la prévention des chutes chez les personnes âgées.

Si elle leur accorde des bienfaits, l’Académie nationale de médecine émet toutefois plusieurs recommandations. Et surtout, elle rappelle que ces pratiques ne sont « pas des médecines » mais « des techniques empiriques de traitement pouvant rendre certains services en complément de la thérapeutique à base scientifique de la médecine proprement dite». La docte assemblée conseille aux usagers « d’éviter l’usage en l’absence de diagnostic médical ». Elle recommande en outre aux facultés de médecine d’introduire une information sur ces thérapies dans leurs programmes obligatoires. Enfin, les Académiciens estiment essentielle la mise en place d’un observatoire, afin d’actualiser les contre-indications, voire l’arrêt de toute technique responsable de complications graves.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Académie nationale de médecine, 6 mars 2013

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