Santé des femmes : ce qui va changer en 2016
08 mars 2016
Andrey Arkusha/shutterstock.com
Développer l’offre d’IVG de proximité, accroître l’accès à la contraception, lutter contre les troubles du comportement alimentaire en imposant une mention « photo retouchée » sur la publicité… Plusieurs mesures prises dans le cadre de la Loi de modernisation de notre système de santé ont pour but d’améliorer la santé des femmes. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le ministère en charge de la Santé fait le point sur les objectifs pour 2016 dans une feuille de route assez complète.
Pour rester en bonne santé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle régulièrement l’importance de plusieurs facteurs. Parmi eux, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, zéro tabac et une consommation d’alcool modérée.
En matière de consommation excessive d’alcool, les jeunes femmes sont de plus en plus concernées. Afin de réduire le phénomène de binge drinking, « la vente ou l’offre gratuite de tout objet vantant l’ivresse sera interdite ».
Pour lutter contre les troubles du comportement alimentaire, la loi imposera désormais la mention « photo retouchée » sur les publicités lorsque la silhouette humaine a été amincie ou épaissie. « Ces images peuvent conduire des personnes à croire à des réalités, qui très souvent, n’existent pas et les entretiennent dans la spirale de la maigreur extrême », indique le ministère.
Déculpabiliser l’IVG et protéger les futures mamans
Afin de garantir les droits sexuels et reproductifs des femmes, la loi favorise l’accès à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en remboursant intégralement l’acte. Mais également en développant l’offre de proximité et en simplifiant le parcours pour y accéder.
Pour les femmes enceintes et les enfants à naître, le ministère lance cette année une nouvelle enquête nationale périnatale, entre mars 2016 à mars 2017. Objectif, disposer de données fiables sur la grossesse et l’accouchement dans les maternités en France pour orienter les politiques de santé publique et les pratiques médicales.
Plus de droits pour les malades chroniques
La loi de modernisation de notre système de santé a également pour but d’améliorer la condition des patientes atteintes de maladies chroniques telles que le cancer et l’endométriose.
« Pour les femmes à risque aggravé de cancer du sein, les examens de dépistage seront pris en charge à 100% par l’Assurance-maladie dès le printemps 2016 », indique le ministère. En outre, un programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus sera expérimenté dans certains départements cette année et généralisé en 2017. Le droit à l’oubli devrait également être déployé pour les anciennes malades du cancer du sein notamment.
Encore trop souvent diagnostiqué très tardivement, l’endométriose bénéficie enfin d’un programme de recherche. Des expérimentations pour élaborer un nouveau modèle de prise en charge de la maladie ont déjà été initiées. Parmi elles, des programmes de recherche clinique pour déterminer une méthode diagnostique non invasive seront menés. Et différentes méthodes de prise en charge médicamenteuses et chirurgicales seront également étudiées. Des recommandations de la HAS devraient être publiées mi 2017.
Accès aux soins et lutte contre les violences
L’accès aux soins est une préoccupation centrale pour de nombreux patients. Les femmes en particulier. La généralisation du tiers payant a pour but d’éviter le renoncement aux soins. Il sera généralisé le 30 novembre 2017 pour tous les Français pour la partie remboursée par l’Assurance-maladie.
En outre, le statut d’ayant droit majeur disparaîtra définitivement en 2020. Ce dernier concerne essentiellement des femmes, dépendant de fait de leur mari pour l’accès aux droits de santé. Concrètement, une femme au foyer divorcée n’aura plus à se préoccuper de changer de régime social si son conjoint était agriculteur ou commerçant. Elle sera assurée de façon autonome.
Enfin, la lutte contre les violences faites aux femmes reste une inquiétude majeure. Pour lutter contre celles-ci, un enseignement spécifique destiné à former au diagnostic et à la prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles a récemment été intégré à la formation initiale des études de médecine. Un document national de référence sera élaboré pour mettre en place des actions de réduction des risques encourus par les personnes prostituées. Parmi ces risques, notons les infections sexuellement transmissibles (IST) mais aussi les dommages sociaux et psychologiques.
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Source : ministère en charge de la Santé, 8 mars 2016
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche