Vaccin contre HPV : pas de hausse du risque de maladies auto-immunes
14 septembre 2015
©Phovoir
La vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) n’entraîne pas d’augmentation du risque de survenue de maladies auto-immunes. C’est ce que confirme une étude réalisée par l’ANSM et l’Assurance-maladie sur une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans. La balance bénéfice-risque reste donc favorable.
Le travail mené en France confirme les données de la littérature française et internationale. Sur les 2,2 millions de jeunes filles suivies, environ 840 000 avaient été vaccinées contre les infections à HPV (par Gardasil® ou Cervarix®, les deux vaccins commercialisés en France) et 1,4 million n’avaient pas été immunisées. Les épidémiologistes ont comparé la fréquence de survenue de maladies auto-immunes entre les jeunes filles vaccinées et celles qui ne l’avaient pas été. Ils se sont penchés sur 14 types de pathologies, parmi lesquelles le lupus, la maladie cœliaque et la sclérose en plaques. « A ce stade, il n’y a pas de signes […] d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes », concluent les auteurs.
Légère augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré
Toutefois, « une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination contre les infections à HPV apparaît probable », poursuivent-ils. « Ce syndrome est un risque connu et figure d’ailleurs dans l’AMM de Gardasil®. » Dans le détail, le risque d’apparition de ce syndrome est de l’ordre de 1 à 2 cas supplémentaires pour 100 000 jeunes filles vaccinées.
Cette pathologie, également appelée polyradiculonévrite aiguë inflammatoire, est une atteinte des nerfs périphériques. Elle est caractérisée par une faiblesse voire une paralysie progressive, débutant le plus souvent au niveau des jambes et remontant parfois jusqu’à atteindre les nerfs respiratoires, voire ceux de la tête et du cou. Ce syndrome est fréquemment précédé d’une infection et a été rapporté avec d’autres vaccins. Il évolue favorablement sans séquelles neurologiques dans la grande majorité des cas (90% à 100% des cas chez l’enfant et l’adolescent).
Rappelons que la vaccination contre les infections à HPV a pour objectif de protéger contre les maladies provoquées par ces virus. Ces derniers peuvent être à l’origine de lésions précancéreuses de l’appareil génital féminin (col de l’utérus, vulve et vagin), de lésions précancéreuses de l’anus, de verrues génitales, de cancer du col de l’utérus et de cancer de l’anus.