Voyageurs, soyez prévoyants pour votre santé
04 juin 2013
Les causes de décès en cours de voyage sont, pour la moitié des cas, cardiovasculaires. ©Phovoir
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publie ses recommandations sanitaires 2013 pour les voyageurs. Si l’ensemble reste fidèle à l’édition précédente, quelques nouveautés concernent les vaccinations contre la rage et l’encéphalite japonaise. La prévention reste bien entendu au centre de toutes ces recommandations.
Un nouveau schéma vaccinal a été introduit cette année pour prévenir la rage. En cas d’exposition avérée ou suspectée chez une personne vaccinée, deux injections de rappel espacées de 3 jours sont recommandées, à faire systématiquement et le plus tôt possible. En revanche, « ces doses de rappel ne sont plus nécessaires chez les personnes vivant ou se rendant dans des zones à haut risque qui ont reçu une série primaire complète d’injections prophylactiques », précisent les rédacteurs du BEH.
Rappelons que la vaccination contre la rage concerne les voyageurs devant effectuer un séjour prolongé ou en situation d’isolement dans des zones à haut risque (Asie, Afrique y compris l’Afrique du Nord, Amérique du Sud). Elle est tout particulièrement recommandée chez les jeunes enfants dès l’âge de la marche.
Un vaccin, aussi pour les enfants
Contre l’encéphalite japonaise, une autorisation de mise sur le marché (AMM) a été octroyée le 1er février 2013 pour le vaccin chez les enfants à partir de l’âge de 2 mois. « Les recommandations du Haut Conseil de la santé publique sont en cours. Ce vaccin est disponible uniquement dans les centres agréés de vaccinations internationales (CVI) », indiquent les rédacteurs.
Cette carte représente le niveau de transmission de l’encéphalite japonaise à l’homme dans des pays dont certains ont une couverture vaccinale très élevée (Japon, Corée du Sud…). Carte InVS-Données MinSa-OMS-littérature/fond de carte ESRI
Cette vaccination n’est, pour le moment, pas recommandée systématiquement à tous les voyageurs qui se rendent dans les régions où le virus circule. Seules sont concernées :
- « les personnes expatriées ou devant résider plus de 30 jours dans ces régions (en Asie) ;
- les personnes se rendant dans ces régions, avec une activité extérieure importante, plus particulièrement dans les zones de rizières ou de marécages, pendant la période de transmission du virus, notamment pendant la saison des pluies, quelle que soit la durée du séjour. »
Les dangers des voyages
Le risque de décès par mois de voyage a été estimé, pour l’année écoulée, à 1 pour 100 000. « Les causes de mortalité sont, dans la moitié des cas environ, cardiovasculaires. Les autres causes se partagent entre accidents de la voie publique, noyades, homicides et suicides », indiquent les rédacteurs du BEH. Si les infections ne sont à l’origine que de 1% à 3% des décès, une vaccination adéquate, en fonction de la destination et du type de voyage est fortement recommandée.
Les maladies transmises par les arthropodes (dengue, chikungunya…) augmentent régulièrement. Dans ce domaine, « il faut noter l’arrivée salutaire de deux nouveaux traitements pour la prise en charge du paludisme, dans ses formes graves (l’artésunate) et non compliquées (association dihydroartémisinine -pipéraquine) », soulignent les rédacteurs. « Le passage de Madagascar parmi les pays du groupe 3 du paludisme fait maintenant de toute l’Afrique subsaharienne une zone de multi-résistance. »
Voyageurs particuliers
« La part consacrée aux voyageurs particuliers, comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes souffrant de pathologies chroniques ou immunodéprimées et les pèlerins est croissante », notent les rédacteurs. Les voyageurs immunodéprimés font l’objet du plus grand nombre de modifications de ces récentes recommandations sanitaires.
En effet, « ces malades vivent de mieux en mieux et voyagent de plus en plus. Le spectre de l’immunodépression est chaque année plus large, du transplanté d’organes à l’infection par le VIH, en passant par les biothérapies et la corticothérapie. » Quelle que soit votre situation, pour protéger au mieux votre santé, la consultation pré-voyage est l’occasion de mettre à jour vos vaccins.
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet